- Sommaire-----------------------------Toxicologie
du Monoxyde de Carbone
----
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- English
Version
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- Sur cette page : Avant
propos sur la réduction, Atmosphere oxydante ou
reductrice ?, Comment produire la reduction, Effets de
la reduction sur les couleurs, Reduction a basse
temperature, Enfumage, Bleuissage, Reduction de la
pate, Monoxyde de carbone, Rendement thermique de la
combustion, Glaçures reductrices au SiC,
Composition de l'air sec
-
-
- RÉDUCTION
et cuisson
Céramique
- par
Smart2000
|
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-
-
-
-
-
- Avant propos
:
-
- Un produit mis dans le four
va subir des transformations sous l'effet de la
chaleur. Il va perdre des gaz par dissociation de ses
composés (déshydratation,
décarbonatation, etc
), des corps vont
fondre et former des liants vitreux qui durciront le
produit au refroidissement ou formeront des cristaux,
d'autres vont se combiner et former de nouveaux
composés, etc
Toutes ces modifications
vont s'effectuer selon un processus propre aux
produits mis en présence, à la
température atteinte et à la vitesse
d'échauffement. Jusque-là tout semble
aller comme on l'entend généralement
lorsqu'on parle de cuire.
-
- Toutefois, il ne faut pas
négliger un autre paramètre très
évident mais si présent dans notre
environnement que l'on finit souvent par l'oublier :
l'atmosphère gazeuse dans laquelle se
déroule le processus.
-
- Nous vivons totalement
immergés cet élément qu'est la
masse gazeuse de l'air atmosphérique tout comme
les poissons vivent dans l'eau. Nous sommes, ainsi que
les autres êtres vivants (animaux et
végétaux) et les éléments
de la surface du globe, sensibles aux composants de
l'air dont nous puisons une partie de notre
vitalité.
- L'oxygène qui est
l'élément gazeux indispensable dans la
respiration des mammifères dont nous faisons
partie, est aussi un composant principal de la majeure
partie des matériaux terrestres utilisés
en céramique (à noter que seulement
0,01% de l'oxygène terrestre se trouve sous
forme gazeuse, le reste se trouve combiné de
façon stable aux différents
éléments dont les roches, eaux,
matières organiques...).
-
- Lorsqu'on échauffe un
produit non oxydé dans notre atmosphère,
il s'oxyde par contact avec l'oxygène de l'air
(sauf pour des éléments peu oxydables
tels l'or, platine et autres éléments
très stables). Cette oxydation se fait selon
une certaine affinité pour l'oxygène en
fonction de la température, ainsi certains
éléments s'oxyderont dès la
température ambiante et d'autres
nécessiteront un fort échauffement
tandis que des produits déjà
oxydés échauffés ensemble dans
l'air resteront stables.
-
- Si on échauffe
ensemble, à l'abri ou en manque d'air dans
l'enceinte d'un four, des éléments
d'affinité différente pour
l'oxygène et ayant un contact intime entre eux
(par exemple un gaz et un solide
), le plus avide
s'il est insuffisamment oxydé pourra " prendre
" l'oxygène de l'autre. Le corps qui
cède son oxygène est alors "
réduit " et celui qui le capte est "
oxydé ".
- L'échange de
l'oxygène de la phase solide (surface de la
glaçure ou du produit céramique) vers la
phase gazeuse insuffisamment oxydée mais plus
avide pour celui-ci caractérise ce que le
céramiste appelle la cuisson réductrice.
-
- Atmosphère
oxydante ou réductrice ?
-
- Ces termes qui interrogent
toujours les novices de la céramique font
référence à la composition de
l'atmosphère gazeuse présente dans le
four au cours de la cuisson.
-
- La cuisson dite " oxydante "
ou " en oxydation " concerne une atmosphère
constituée d'air en partie ou en
totalité (Voir
la composition de
l'air). Cette
atmosphère gazeuse contient donc de
l'oxygène libre. La cuisson oxydante peut avoir
lieu pendant toute la durée du cycle de
cuisson.
-
- Lorsqu'on parle de " cuisson
réductrice " ou de " cuisson avec phase de
réduction ", cela signifie qu'une
atmosphère gazeuse avide d'oxygène, et
privée de cet élément, est
produite dans l'enceinte du four à un moment
particulier, mais pas pendant la totalité de la
cuisson. La phase de cuisson réductrice ne
représente donc qu'une partie du cycle de
cuisson qui s'effectue pour le reste en oxydation.
Elle s'opère en général vers la
fin de la montée en température et au
refroidissement.
-
- On dit aussi que
l'atmosphère est " neutre " lorsque le manque
d'air est nul et qu'il n'y a pas d'excédent
d'oxygène. Ce type d'atmosphère est
purement théorique, dans la
réalité il est très rare
d'arriver à " caler " une combustion dans ces
conditions, ce ne peut être qu'une condition de
passage obtenue en passant de oxydant à
réducteur par exemple. Même dans un four
électrique où la chaleur est produite
sans faire appel à une combustion, le peu d'air
qui y est contenu contient près de 21%
d'oxygène, ce qui est beaucoup plus dans que la
plus riche des atmosphères de combustions
oxydantes (à moins de consommer cet
oxygène avec la combustion de matières
organique et que le four soit fermé de
façon à être étanche).
-
- Il est possible que tous ces
types d'atmosphères soient simultanément
présents à l'intérieur d'un four
lorsque celui-ci présente des turbulences et de
mauvais mélanges gazeux (cas des fours à
combustibles).
-
- Comment
produire la réduction ?
-
- En céramique, la
réduction est le résultat de
l'extraction de l'oxygène contenu dans certains
composés de la glaçure, de la pâte
ou des colorants (oxydes colorants) par
l'atmosphère gazeuse produite dans lequel cet
élément fait défaut. Cette
réaction ne peut se produire à
température ambiante, elle doit avoir lieu lors
de la cuisson, lorsque le niveau d'échauffement
permet aux liaisons oxygène des composés
à réduire de se rompre sous l'effet
attracteur d'un gaz dit " réducteur ". Ce
niveau de chauffe peut se situer pendant la
montée en température ou lors de la
descente au refroidissement.
- Le matériau à
réduire doit être suffisamment
perméable au gaz réducteur pour que la
réaction se fasse dans la totalité de sa
masse, sinon l'effet ne sera actif que sur la surface
du produit.
- L'atmosphère du four
doit donc être conduite de manière
à produire un flux gazeux avide
d'oxygène au bon moment, lorsque la liaison de
cet élément s'affaiblit dans les
composés devant être réduits. Les
composés oxydés ont chacun un niveau de
réductibilité propre. L'action de la
réduction ne peut être efficace que si
elle est ciblée sur un niveau d'énergie
correspondant à un ou plusieurs composés
affaiblis pouvant céder totalement ou
partiellement leur oxygène. Le type de gaz
réducteur produit, sa teneur dans le four et la
température caractérisent le pouvoir de
réduction de l'atmosphère.
- Pour la plupart des cuissons
céramiques traditionnelles avec phases de
réduction, le principal gaz réducteur
utilisé est le monoxyde de carbone (mais de
l'hydrogène peut aussi être produit
pendant la phase de réduction lors de la
combustion incomplète d'hydrocarbures).
-
- Le monoxyde de carbone
est produit à partir de la combustion
incomplète du carbone provenant d'un
combustible gazeux (gaz naturel, propane
), d'un
combustible liquide (fuel
), ou d'un combustible
solide (charbon, bois
). Le monoxyde de carbone
est le gaz réducteur qui est le plus facile
à produire dans la gamme de température
des céramiques traditionnelles.
- On parvient à
créer l'atmosphère réductrice
dans un four en réduisant l'air de combustion,
ou en augmentant de débit de combustible.
L'essentiel étant d'y parvenir au bon moment,
à la bonne température, et avec un taux
d'imbrûlés raisonnable (taux de C, CO,
H2
).
-
- Exemple avec du propane
:
-
- En combustion oxydante
complète :
- C3H8 + 5(O2+4N2)
---> 3 CO2 + 4 H2O + 20 N2
- Propane + air ---> gaz
carbonique + eau + azote
-
- En combustion avec manque
d'air de 20% :
- C3H8 + 4(O2+4N2)
---> CO + 2CO2 + 3H2O + H2 + 16 N2
- Propane + air --->
monoxyde de carbone + gaz carbonique + eau +
hydrogène + azote
-
- Une réaction de
réduction est aussi possible à partir
d'une atmosphère fumeuse chargée de
particules de carbone très fines et très
avides pour l'oxygène qui agissent par contact
avec les composés à réduire
présents à la surface des pièces.
C'est en partie le cas lors de la réduction de
l'oxyde de cuivre en cuivre métallique pendant
l'enfumage effectué à l'issue des
cuissons de raku. Il faut à fin de ce
traitement refroidir très rapidement les
pièces, sinon le cuivre métallique se
ré-oxyde rapidement à l'air et l'effet
métal ne dure que quelques instants.
-
- La cuisson réductrice
est généralement produite en four
à gaz ou à autres combustibles (bois,
charbon, fuel
). Elle ne convient pas pour les
four électriques dont elle endommage les
résistances, ou alors ceux-ci doivent
être isolés de l'atmosphère par
une gaine ou un moufle.
-
- Le domaine de la cuisson
réductrice concerne surtout les hautes
températures (de 1100°C à
1350°C) pour le grès et la
porcelaine.
-
- Attention
: Les thermocouples de type " S " en
platine-platine rhodié ne supportent la
réduction que s'ils sont gainés dans des
tubes d'alumine étanches. Un thermocouple
exposé nu dans une atmosphère
réductrice se volatilise en quelques secondes
!!
-
- Effets de la
réduction sur les couleurs
:
-
- En cuisson oxydante, donc en
présence d'oxygène dans
l'atmosphère, les oxydes métalliques qui
composent les couleurs des glaçures sont
maintenus dans leur état d'oxydation le plus
élevé et sont très stables ainsi.
Les couleurs qui sont développées dans
cet état d'oxydation sont uniformes et
facilement reproductibles. La reproductibilité
sera la meilleure en four électrique, où
l'état d'oxydation est assuré de
façon homogène, aucune combustion ne
contribuant à la production de chaleur (sauf
dans le cas de cuissons de décors contenant des
matières organiques).
- Dans le cas d'une cuisson
avec une atmosphère en défaut
d'oxygène, où des composés
combustibles sont incomplètement oxydés,
les oxydes métalliques de la glaçure
subissent des niveaux d'altération variables
selon leur réductibilité, leur contact
avec l'atmosphère réductrice,
l'épaisseur de la glaçure, le pouvoir
réducteur de l'atmosphère, la
température, le moment choisi et la
durée de la réduction, l'emplacement
dans le four, etc. Ceci produit des variations de
teintes très subtiles qui ne sont pas
identiques d'une pièce à l'autre. La
reproductibilité ne s'opère que dans une
palette d'effets aux larges variations, et rend ce
type de cuisson assez incertaine. C'est ce qui
contribue au côté mystérieux et
surprenant suscitant l'engouement pour cette pratique
de cuisson, garantissant des émotions fortes
à chaque ouverture du four
-
- Les oxydes de fer et de
cuivre sont très sensibles à la
réduction.
-
- Ainsi, par exemple, l'oxyde
ferrique (Fe2O3) ou oxyde de fer rouge peut produire
des verts, des noirs ou des bleus lorsqu'il subit les
effets de la réduction. Ces couleurs sont dues
à sa transformation en oxyde ferreux (FeO). Ces
réactions s'opèrent au delà de
900°C.
- Les glaçures "
Céladon " sont des glaçures
colorées à l'oxyde de fer cuites sous
atmosphère réductrice. La transformation
de l'oxyde ferrique en oxyde ferreux donne sa teinte
vert-bleu à la glaçure, sinon elle
serait jaune.
-
- Quant à l'oxyde de
cuivre (CuO) ou oxyde cuivrique qui donne une couleur
verte, celle-ci vire au brun noir par transformation
en oxyde cuivreux (Cu2O) ou devient cuivre
métallique (Cu) assez facilement en dessous de
800°C.
-
- Les glaçures de grand
feu au rouge de cuivre " sang de buf " obtenues
par réduction sont parmi les plus difficiles
à produire. La coloration rouge résulte
d'une dispersion de très fines particules de
cuivre à l'état métallique au
sein de la glaçure.
-
- La réduction de la
plupart des glaçures doit se faire vers la fin
de la cuisson lorsque celles-ci sont fluides. Il faut
poursuivre la réduction au refroidissement
jusqu'à ce que la glaçure soit
très visqueuse et que la ré-oxydation ne
puisse plus agir. On peut aussi arrêter la
chauffe et fermer toutes les ouvertures du four pour
empêcher l'air d'y
pénétrer.
-
- Réduction
à basse température
:
-
- Dans la cuisson raku, la
réduction est faite en dehors du four, dans un
récipient étanche où les
pièces incandescentes sont introduites en
même temps que des matières organiques
(feuilles sèches, sciure, chiffons
). En
voulant brûler sous l'effet de la
température élevée ces
matières organiques consomment totalement
l'oxygène du récipient et produisent du
monoxyde de carbone (CO) et du carbone (C) qui
cherchent activement à extraire
l'oxygène contenu dans la glaçure et les
couleurs présentes en surface des produits.
L'effet produit est a la fois une réduction de
surface et un enfumage.
-
- Enfumage
:
-
- L'enfumage est produit par
une réduction poussée à
l'extrême en fin de cuisson, de sorte que la
privation d'oxygène quasi totale sature
l'atmosphère de carbone imbrûlé en
particules très fines. Ce qui produit une
fumée noire qui envahit le four et
imprègne la surface des produits non
émaillés qui auront après
refroidissement une teinte allant du gris au noir. La
teinte est ainsi due au combustible et non à
une transformation dans le tesson.
- Dans le cas d'un enfumage
sur produit émaillé mené avant et
pendant la vitrification de la glaçure, le
carbone emprisonné par celle-ci ne pouvant plus
entrer en combustion même si l'atmosphère
redevient oxydante lui donnera une teinte grise plus
ou moins foncée.
-
- Bleuissage
:
-
- Cette opération sert
à donner un éclat argenté, gris
métal aux pièces cuites par introduction
de matières combustibles fortement
carbonées en fin de cuisson. Les hydrocarbures
ou les matières carbonées se
décomposant à température
élevée créent un
dépôt de carbone amorphe sur les
pièces cuites. Selon certains auteurs, en
présence d'oxyde ferrique, la
décomposition du combustible à haute
température peut produire du carbure de fer
(Fe3C), et parfois aussi du graphite. Ce sont ces
composés qui contribuent au bleuissage. La
présence de vapeur d'eau pendant la
décomposition du combustible et un
refroidissement rapide sans air en fin de traitement
assurent généralement de bons
résultats.
-
- Réduction
de la pâte :
-
- Ce procédé est
notamment utilisé pendant la cuisson de la
porcelaine pour rendre la pâte plus blanche. La
réduction agit principalement sur l'oxyde de
fer ferrique (Fe2O3) présent dans les
matières premières (kaolins et
feldspaths), elle empêche celui-ci de jaunir la
pâte. La réduction des composés
ferriques du fer en composés ferreux donne une
teinte vert bleu pâle qui contribue à la
blancheur de la pâte après cuisson.
-
- Fe2O3 + CO ----> 2FeO
+ CO2 (FeO, oxyde de fer ferreux)
-
- La phase réductrice
est produite à partir de 900°C
jusqu'à 1400°C et parfois au-delà,
la fin de la cuisson se faisant en
oxydation.
- Il est important que la
glaçure et la pâte soient encore
suffisamment perméables pour permettre la
pénétration du gaz réducteur
(Principalement CO), mais aussi pour permettre au CO2
formé de s'échapper. La vitesse de
montée en température doit être
adaptée en conséquence.
-
- Dans une pâte de type
" grès ", la transformation de l'oxyde ferrique
en oxyde ferreux par la réduction au dessus de
1200°C entraîne la formation de silicate de
fer ou fayalite FeSiO4 (2FeO + SiO2), eutectique dont
le pouvoir "fondant" sur la pâte est assez
brutal si la teneur initiale en Fe2O3 est
élevée. FeO agit donc comme un fondant
rapide envers la silice. Si la réduction
s'étend en profondeur dans une pâte
contenant Fe2O3 en bonne quantité, elle risque
de créer des déformations.
- Sans l'effet
réducteur, l'oxyde ferrique Fe2O3 ne
réagit pas directement avec la silice.
-
- La réaction Fe2O3
+ SiO2 ---> 2FeO.SiO2 + 1/2 O2 intervient
à haute température, la formation de
fayalite s'accompagne d'un dégagement
d'oxygène qui peut produire des gonflements si
l'effet fondant est trop brutal.
-
- Monoxyde de
carbone (CO) :
-
- Ce gaz est très
toxique, incolore et inodore. Sa présence dans
l'air à hauteur de 0.5% provoque l'asphyxie. Le
CO est le résultat d'une combustion
incomplète du carbone.
- Voir
l'article toxicologique de E. Bastarache sur le
monoxyde de carbone
-
- Il brûle dans
l'oxygène ou dans l'air en formant une flamme
bleue : CO + ½ O2 ---> CO2
-
- Par le passé, le CO a
été utilisé comme combustible
nommé " Gaz pauvre ".
-
- C'est un réducteur
énergique à haute
température.
-
- Ce gaz se dissocie
facilement vers 400-450°C en présence de
composés du fer et produit le type de
réaction suivant :
- 2 CO ---> CO2 + C
avec production de fumée (ou dépôt
de carbone) et de gaz carbonique CO2.
- Au-delà de
1000°C et en absence d'oxygène, la
réaction s'inverse, le carbone brûle en
réduisant le gaz carbonique pour former du
monoxyde de carbone : CO2 + C ---> 2
CO
-
- Rendement
thermique de la combustion :
-
- Le rendement thermique
maximum d'un four à combustible correspond
à la combustion complète produisant une
atmosphère neutre. C'est à dire,
lorsqu'on brûle le combustible avec une juste
quantité d'air pour qu'il n'y ai ni
réduction ni oxydation, ce que l'on nomme aussi
combustion stchiométrique ou
neutre.
- Ceci vaut pour les fours
dits " atmosphériques ", ceux qui utilisent
l'air comme comburant pour apporter l'oxygène
nécessaire à la combustion.
- L'air contient environ 21%
d'oxygène et 79% d'azote. L'azote se comporte
comme un gaz inerte dans la combustion, il ne subit
aucune transformation. Sa forte proportion dans l'air
fait qu'il occupe aussi un volume important dans le
flux gazeux issu de la combustion qui parcourre le
four. L'azote se réchauffe en absorbant une
grande partie de la chaleur produite par la combustion
et agit comme un amortisseur de l'effet
thermique.
-
- Le rendement peut donc
être considérablement augmenté si
à la place de l'air on utilise un
mélange d'air et d'oxygène ou de
l'oxygène pur. La chaleur produite par la
combustion neutre sera concentrée dans un
volume de gaz de combustion plus réduit
contenant peu ou pas du tout d'azote, la flamme sera
beaucoup plus chaude.
-
- Exemple de la
combustion complète du méthane
:
-
- 1) Dans l'air
: CH4 + 2(O2 + 4N2) ---> CO2 + 2H2O + 8
N2
- 1 m³N(*) de
méthane brûle complètement en
produisant 11 m³N de gaz de combustion contenant
72,7% d'azote. La température de flamme peut
atteindre au maximum 1940°C.
-
- 2) Dans
l'oxygène pur : CH4 + 2O2
---> CO2 + 2H2O
- 1 m³N de méthane
brûle complètement en produisant 3
m³N de gaz de combustion seulement. La
température de flamme peut atteindre au maximum
2760°C !!
-
- Les combustions à
l'oxygène pur sont utilisées en
céramique pour la cuisson de matériaux
spéciaux, tels que certains réfractaires
de type "carbure de silicium recristallisé" et
autres produits spéciaux.
-
- (*)
m³N : Mètre Cube Normal, c'est un volume
de 1 m³ d'un gaz considéré à
la température de 0°C sous pression
atmosphérique (1013 mbar).
-
- Le rendement thermique
diminue avec la cuisson oxydante, l'air en
excès refroidit les gaz de combustion. Ainsi,
un four à combustible mal réglé
où l'excès d'air est trop important ne
peut parvenir à atteindre la température
désirée
Un excès d'air de
100% dans une combustion de gaz naturel ne permet pas
de dépasser 1150-1160°C, s'il est de 140%
la température plafonnera à
1000°C
et pour 200% elle aura du mal
à atteindre 800°C.
- Il en est de même pour
la cuisson réductrice, celle-ci affecte encore
un peu plus la chute du rendement par la
réaction de combustion incomplète qui
dégage moins de chaleur.
- Pour une même
quantité de combustible, la chaleur produite en
combustion réductrice est plus faible qu'en
combustion oxydante.
-
- Attention, lors du
changement d'atmosphère, allant de combustion
oxydante en combustion réductrice dans un four
a combustible, le passage par la combustion neutre est
inévitable, il doit être le plus bref
possible car le haut rendement de la combustion neutre
risque d'élever fortement la
température.
-
- La température de
l'air joue aussi un rôle important dans le
rendement thermique. Un air réchauffé
par un échangeur utilisant la chaleur
récupérée au niveau de la
cheminée du four ou dans ses parois permet
d'augmenter le rendement thermique du
four.
-
- Au début de la
cuisson, il faut toujours un excès d'air
important afin d'éviter une montée en
température trop rapide. L'excès d'air
est le seul moyen permettant d'agir sur l'allure de
chauffe, soit par ajout d'air ou soit par diminution
du combustible.
-
- Dans tous les cas il faut
doser à leur juste mesure les effets
d'oxydation ou de réduction, car ils
coûtent cher en énergie.
-
-
- Glaçures
réductrices au Carbure de Silicium (SiC)
:
-
- En cuisson oxydante, du
carbure de silicium (SiC) finement broyé (40
à 80 µ) et mêlé intimement
à la glaçure produit un effet de
réduction important sur les oxydes
métalliques tels que le cuivre ou le fer.
Attention de ne pas introduire SiC au-delà de 1
à 2 %, car un fort bouillonnement pourrait se
produire dans le cas où l'oxydation du carbone
a lieu après un ramollissement trop
avancé de la glaçure (cas des
glaçures au plomb et/ou au bore). Ce type de
réduction entre phases solides convient mieux
pour les glaçures de hautes
températures.
- Les bouillonnements sont
toutefois toujours latents avec l'utilisation de ce
composé et il est par conséquent aussi
utilisé pour produire des glaçures
bouillonnées (glaçures
volcaniques).
-
- SiC (solide) + 2
O2 (pris aux oxydes métalliques)
-------> SiO2 (solide) + CO2
(gazeux)
-
- Ex : L'ajout de 0.5 % de SiC
très fin dans une glaçure contenant 1
à 1.5 % de carbonate basique de cuivre peut
produire une couleur rouge ou une couleur verte avec
des particules métalliques cuivrées ou
des points rouges (selon la finesse utilisée et
la qualité de la dispersion). La
présence de dioxyde d'étain dans la
glaçure favorise le développement de la
teinte rouge de cuivre (oxblood, sang de boeuf). Un
palier assez long à la température la
plus haute permettra de napper la glaçure si
les dégagements de CO2 ont produit des
cratères pendant la
réduction.
-
- Composition
de l'air sec :
-
- L'atmosphère gazeuse
terrestre se compose principalement de deux
éléments : l'azote et l'oxygène.
Le premier représente environ 78 % de l'air que
nous respirons, le reste étant l'oxygène
pour 21% et une dizaine d'éléments
gazeux en très petites quantités
représentent le 1% manquant.
-
-
Composants
|
Symbole chimique
|
% dans l'air sec
|
Masse molaire
|
Azote
|
N2
|
78.0900
|
28.016
|
Oxygène
|
O2
|
20.9500
|
32.000
|
Argon
|
A
|
0.9300
|
39.944
|
Néon
|
Ne
|
18 x 10-4
|
20.183
|
Méthane
|
CH4
|
2 x 10-4
|
16.042
|
Krypton
|
Kr
|
1 x 10-4
|
83.070
|
Hélium
|
He
|
5.24 x 10-4
|
4.003
|
Dioxyde de carbone
|
CO2
|
3 x 10-2
|
44.010
|
Hydrogène
|
H2
|
5 x 10-5
|
2.016
|
Xénon
|
Xe
|
8 x 10-6
|
131.300
|
Radon
|
Rn
|
6 x 10-8
|
222.000
|
Ozone
|
O3
|
1 x 10-6
|
48.000
|
Oxyde de carbone
|
CO
|
traces variables
|
28.010
|
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