Sommaire
autres
Poétries :
Empreintes
/ Marks
- Poétrie
...
-
- La
poétrie est l'art de marier la poterie et la
poésie, un mot non académique de plus
pour la langue Française que n'aurait pas
désavoué Frédérique Dard
(alias San Antonio).
-
-
- Voici une
poétrie de :
Gérard
Carrière
- céramiste
(grès fonctionnel)
- C. P. 1333
Noëlville / Ontario / P0M 2N0 CANADA
-
- "J'aime
tourner plus que toute autre activité. D'autres
diront que j'aime encore plus en parler. J'ai
écrit en 1988 un poème épique sur
la glaise, ma mère et mon amante, celle qui
danse sur mon tour et que je peux caresser à
loisir. C'est là tout le mystère de la
vie.
- J'enseigne
un peu à qui veut apprendre; j'accommode dans
l'atelier 3 ou 4 ados qui éprouvent des
difficultés d'apprentissage. Nous avons
beaucoup de plaisir.
- Trois
autres potiers/potières partagent l'atelier
avec moi.
- J'entretiens
également des sentiers de ski de fond juste
à côté de l'atelier. En hiver,
nous combinons les deux
activités.
- Mon
atelier est spacieux et juste à
côté de la maison située sur les
bords du lac à l'Ours dans la belle
région touristique de la rivière des
Français, dans la région de
Sudbury.
- On y est
toujours les bienvenus".
-
- Le Geai
rare
contact :
https://www.facebook.com/gerard.carriere.31
-
-
- Je
suis l'argile
-
- Je
suis l'argile, je suis née de la
Terre
- Je
suis l'argile, je suis presque
éternelle
- Je
suis fille du feu
-
- Au
temps sans
mémoire
- Où
l'homme encore était un rêve
à inventer
- Je
fus formée dans la Géhenne
du Temps
- Je
fus d'abord boule de feu
errante
- Masse
mouvante
- J'étais
le feu, j'étais le temps,
j'étais
l'espace
- Seule,
je régnais et j'étais mon
royaume.
- Ma
flamme illuminait la nuit
sidérale
-
- Un
jour, je devins flamme moins
ardente
- Je
passai du blanc à l'orange et au
rouge
- Puis
je ralentis dans ma
course
- Ce
jour dura cent mille
siècles
-
- Le
comprends-tu, toi,
l'Homme
- Dans
ton cerveau si grand mais si
frêle
- Mon
jour dura cent mille
siècles
- Je
fus tantôt magma
brûlant
- Qui
bondit comme un
diable
- Je
fus tantôt vague
fumante
- Si
je me pétrifiai, je te le
dis
- Afin
que tu le saches
- J'étais
toujours agitée de
soubresauts
- Plus
grands que ceux du
Léviathan
- Je
devins croûte
terrestre
- Mais
au coeur de la Terre
- J'emprisonnai
mon âme
mouvante
- Qui
dans sa colère soulevait
- L'épaisse
croûte que j'étais
devenue
-
- Sache,
toi, l'homme du nord
- Toi,
le Canadien, qui vis
- Sur
le grand bouclier
laurentien
- Sache
qu'autrefois ce pays que tu
habites
- C'était
la montagne
- Plus
haute, plus fière que toutes les
Rocheuses
- Ô
toi, l'homme du nord
- Tu
vis dans ton grand pays
plat
- Aveugle
comme une taupe
-
- Tu
vis là où je fus flamme,
puis montagne
- Et
la montagne fit face au vent, à la
tempête
- Au
gel qui pénètre et qui mord
dans toutes les
fissures
- Et
la montagne s'effrita
- Devint
arrondie comme l'homme avec
l'âge
-
- Le
vent usa la montagne, la pluie
l'emporta
- Et
elle descendit
- Là
où coulaient les fleuves et les
rivières
- Je
fus le lit de la
rivière
- Mais
elle me transportait
toujours
- Je
chargeais son eau de
limon
- Elle
me roulait et me
pénétrait
- Elle
me déposait partout où elle
ralentissait
-
- Tantôt
ce fut la mer et je fus le limon de la
mer
- Moi,
montagne fière, faite de
pierre
- Née
du feu
- Sache
que la toute petite goutte de
pluie
- Fut
plus forte que moi
- Et
m'emporta pour me coucher et
m'étendre
- Au
fond d'une mer sans
fin
- Et
puis d'un lac immense
-
- Je
suis l'argile et je règne et je
dors
- Au
fond de la terre
- Comme
j'ai dormi longtemps
- Au
fond de la mer
profonde
- Au
fond d'un lac grand comme cent
pays
-
- Le
feu, le temps et les forces
cosmiques
- Ont
parfois relevé la croûte
terrestre
- Où
je dormais au fond des lacs et des
mers
- Cimetières
sans fin de millions
d'animaux
- Je
suis remontée à la
surface
- L'air
a séché ma
peau
-
- Des
lichens de vie ont poussé sous le
soleil
- Les
fougères ont couvert le
sol
- Puis
très tard sont venus les peupliers
tremblants
- Et
enfin les grandes épinettes
noires
- Je
suis l'argile, je suis la terre
glaise
- Je
suis la Mère de la
vie
-
- Dans
ce grand pays froid et
sauvage
- J'ai
donné vie aux plantes puis aux
bêtes
- Et
toi, l'Homme, tu as pu
venir
- Beaucoup
plus tard habiter ce
royaume
- Tu
vois, je suis
l'argile
- Et
je règne dans ce grand
pays
-
- Quatre
fois au moins les énormes
glaciers
- Sont
descendus du nord
- Grattant
tout sur leur passage
- Arrachant
plante et pierre
- Moi,
je dormais toujours dans les bas
fonds
- Moi,
l'argile, je
régnais
- Avec
le sable, le gravier et le
roc.
-
- Le
comprends-tu, toi,
l'Homme
- Je
fus chez toi montagne
fière
- Plus
haute que les
Rocheuses
- Le
comprends-tu
-
- Quand
tu t'embourbes dans ma
boue
- Quand
tes bottes glissent
- Et
deviennent des poids à tes
pieds
- Quand
je deviens ventre de
boeuf
- Sur
tes routes trop
minces
- Quand
je soulève ton patio, ton chalet ou
ta route
- Moi,
la maudite terre
glaise
- C'est
que tu vis dans mon
royaume
-
- Tu
connais ma force
- Mais
connais-tu ma
richesse
- Il
y a en moi la Vie
- Et
je nourris toutes tes
plantes
- Qui
à leur tour nourrissent tes
bêtes
- Jusqu'à
toi
- Et
ton corps à toi, l'Homme
fier
- De
quoi est-il fait sinon
d'argile
- De
boue, comme il est
dit
- Dans
ton Grand Livre
-
- Ouvre
les yeux, toi,
l'Homme
- Toi,
le potier
- C'est
moi qui danse là sur ton
tour
- Je
suis l'Argile
-
- Je
suis Fille de la Montagne
fière
- Plus
haute que les
Rocheuses
- Je
suis née du
feu
- Je
fus croûte
terrestre
- Et
j'ai contenu le feu de la
Terre
- Qui
m'a tantôt hissée au
ciel
- Puis
laissée choir au plus bas fond
- Du
grand lac ancien
-
- Je
suis l'argile mystérieuse et
souple
- Et
je dors sur ton tour
- L'eau
me
pénètre
- Je
la retiens et elle me
gonfle
- Je
suis fertile de mille
formes
- Je
suis le rêve de mille
mains
- J'attends
le flot de tes
cadences
- Je
danserai entre tes
mains
-
- Tourne
la roue de mille
tours
- Je
danse et fuis comme la
mer
- Et
je suis souple comme
roseau
- Caresse-moi
de tes deux mains
- Et
que tes doigts soient doux et
fermes
- Je
garderai ton souvenir
- Ta
forme et puis ton signe
d'homme
-
- Moi,
l'Argile, fille de la montagne
fière
- Née
du feu avant tous les
hommes
- Demain,
j'irai au four
- Renaître
au Feu de vie
- Mais
aujourd'hui je danse et
tourne
- Je
suis l'Argile
- Toi,
tu es mon Potier
-
-
- Juillet
1988
- Gérard
L. Carrière
- Kapuskasing
-
-
|
-
-
-
-
- Smart2000.fr
©
2000-2023
-
FRANCE
- Contact
: Smart2000@wanadoo.fr
- Document
pour CONSULTATION PRIVÉE uniquement - Toute
reproduction totale ou partielle est
interdite
-
-
-
-
- Smart2000.fr
le site
dédié aux passionnés de
céramique
-
- Smart2000
- FRANCE sur https://smart2000.fr/
-
- This
entire page Copyright © 2000-2023, All Rights
Reserved.
- Les
textes et les photos restent la
propriété de leur auteurs, ils ne
peuvent être réutilisés sans un
accord préalable. Nous
consulter.
|