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- Article de Édouard
Bastarache
(Médecin du
Travail et de
l'Environnement)
/ Québec -
CANADA
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- Introduction
:
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- Ce métal est rouge,
brunâtre, malléable et ductible, et a une
excellente conductivité électrique et
thermique. Le cuivre est un élément
essentiel; il est transporté dans le
sérum lié à la
céruloplasmine.
- Les composés
employés par les potiers sont:
- - l'oxyde de cuivre noir,
- - l'oxyde de cuivre rouge,
- - le carbonate basique de
cuivre.
- - le sulfate de cuivre
pentahydraté.
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- Sources et
Production :
-
- I-Formes Chimiques:
-
- Le cuivre forme deux (2)
séries de composés:
- les composés
(cupriques)(I) et (cuivreux) (II). Le cuivre
métallique est assez résistant à
la corrosion et n'est pas attaqué par l'air
sec, l'eau, ou les acides non-oxydants.
- L'oxyde de cuivre I (Cu2O)
se rencontre naturellement sous forme d'un minerai
rougeâtre appelé cuprite. L'oxyde de
cuivre II est noir et est obtenu en chauffant du
cuivre sous forme métallique dans l'air.
À l'air humide, le cuivre se couvre d'une
couche de carbonate basique de cuivre.
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- II-Utilisations et
Sources d'Exposition :
-
- Le cuivre a
été le premier métal
employé par les humains et semble avoir
été découvert sur l'île de
Chypre autour de 2500 A.C. Des sels de cuivre ont
été employés comme agents
thérapeutiques pendant plus de 2,000 ans, le
sulfate de cuivre a été
médicalement employé en tant
qu'émétique, et il était
également une arme populaire pour commettre des
meurtres et un abortif en France au 19e siècle.
- Le Chili, les Etats-Unis, le
Canada, et la Russie en sont les principaux
producteurs.
- Les minerais du cuivre sont
concentrés par un processus de flottaison et
puis sont raffinés. La fonte consiste à
appliquer de la chaleur de façon suffisante
pour concentrer le métal et pour fondre la
gangue restante (minerai de rebut) dans des scories.
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- A-Utilisations
:
- Le cuivre est
employé:
- - dans la production d'une
grande variété d'alliages ayant des
applications multiples;
- - le laiton: contient
principalement du cuivre et du zinc.
- - le bronze: contient
principalement du cuivre et de l'étain.
- - divers alliages avec
l'argent, le cadmium, le béryllium, le
nickel...
- - dans l'industrie
électrique;
- - dans l'industrie du
bâtiment: lignes de gaz...
- - dans les colorants tels
que le vert émeraude, dans les émaux
céramiques, et comme sel dans le processus
lithographique.
- - comme pesticides (graines
et vignes) sous forme de sels, comme la bouillie
bordelaise basée sur le sulfate de cuivre
- - le sulfate de cuivre est
également employé dans le blanchiment et
l'industrie du cuir
- - etc...
-
- B- Exposition
Environnementale :
- Elle se produit
principalement par l'ingestion d'eau potable ayant des
concentrations de cuivre élevées et par
l'ingestion accidentelle ou intentionnelle des sels de
cuivre.
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- Toxicologie
Clinique :
-
- I-Voies d'Exposition
:
- Le cuivre est un
élément essentiel pour les
mammifères. La maladie se produit quand
l'apport dans le régime alimentaire est
déficient ou excessif. La voie principale
d'exposition est l'ingestion, mais l'inhalation de
poussières et de fumées de cuivre se
produit en milieu industriel.
- La toxicité a
déjà résulté du traitement
de brûlures utilisant des préparations
topiques contenant du cuivre. On a rapporté que
le cuivre est absorbé à partir de
prothèses, de dispositifs intra-utérins
(stérilets), d'unités
d'hémodialyse utilisant des équipements
contenant du cuivre, et suite à
l'imprégnation de la peau par de l'azoture de
cuivre après des explosions.
-
- II-Absorption,
Métabolisme, et Élimination
:
-
- A-Absorption
:
- Les besoins quotidiens en
cuivre ont été estimés à
30 µg/kg de poids corporel.chez l'adulte.
Après ingestion, le cuivre est absorbé
de façon maximale dans l'estomac et le
jéjunum.
- Au début, le cuivre
est lié dans le sérum à
l'albumine et la transcupréine, et plus tard il
est lié plus fermement à la
céruloplasmine, qui lie plus de 75% du cuivre
en circulation.
- L'absorption est
augmentée dans le déficit en cuivre et
est altérée dans les maladies du petit
intestin. Le cuivre est distribué dans tout le
corps mais est stocké principalement dans le
foie, le muscle, et l'os. La concentration normale du
cuivre dans le plasma sanguin est de1 mg/litre.
- Chez tous les
mammifères, le cuivre est un
oligoélément essentiel impliqué
dans:
- - la respiration cellulaire
fondamentale,
- - la défense contre
les radicaux libres,
- - la synthèse de
tissu conjonctif,
- - le métabolisme du
fer,
- - la neurotransmission.
-
- B-Métabolisme
:
- Au début, le cuivre
absorbé est lié à l'albumine et
est transporté du tractus gastro-intestinal au
foie où il est transféré à
la céruloplasmine. L'excrétion urinaire
est augmentée par la prise accrue de
molybdène, la cirrhose, et l'obstruction
biliaire.
-
- C-Élimination
:
- Le cuivre est principalement
éliminé dans les fèces
près excrétion dans la bile.
- L'excrétion urinaire
du cuivre est basse chez l'homme. Les adultes en bonne
santé ont des concentrations urinaires de moins
de 100µg par 24 heures.
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- III-Symptômes et
Signes Cliniques :
-
- A-Toxicité Aigue
:
-
- 1-Système
Gastro-Intestinal :
- Puisque le cuivre est un
élément essentiel, la toxicité
est rare, comme avec tous les éléments
essentiels. La plupart des épisodes de
toxicité aiguë ont résultées
de tentatives de suicide par ingestion de sulfate de
cuivre. Cependant, la mort ne survient que rarement,
dû aux propriétés
émétiques du sulfate de cuivre:
-
- a-Les formes
modérées :
- Les formes
modérées d'intoxication ne produisent
seulement que :
- -
nausées,
- - vomissements,
- -
diarrhée,
- - malaise.
- Elles ont été
décrites chez des patients intoxiqués
après avoir mangé ou bu dans des
ustensils contenant du cuivre ou encore dans un
distributeur de boissons non alcooliques.
-
- b-Intoxication grave :
- L'ingestion de sulfate de
cuivre produit une inflammation grave de l'appareil
gastro-intestinal,
- une quantité aussi
minime que 10 g de sulfate est suffisante pour causer
les symptômes gastro-intestinaux suivants :
- - douleur,
- - nausée,
- - vomissements,
- - diarrhée,
- - malaise,
- - hématemèse,
- - melena.
- En outre, on rencontre ce
qui suit :
- - convulsions,
- -
déshydratation,
- - choc,
- - hémolysis,
- - nécrose du foie et
des reins.
- Les patients qui ont
développé de l'ictère intense par
nécrose centrolobulaire du foie suite à
une intoxication aigue massive au sulfate de cuivre
ont une évolution plus fulminante que les
patients présentant un ictère plus
modéré dû à
l'hémolyse intravasculaire.
- L'oxydule ou le carbonate
basique de cuivre peuvent également causer
l'intoxication à la même
dose.
- Par ingestion, le sulfate de
cuivre pentahydaté n'est que
modérément toxique.
-
- Des effets
gastro-intestinaux, y compris l'anorexie, les
nausées, et la diarrhée occasionnelle,
ont été attribués à
l'ingestion de poussière de cuivre.
-
- 2-Yeux :
- La Chalcosis corneae est
l'imprégnation de l'oeil par du cuivre
élémentaire ou par des alliages de
cuivre. Cette décoloration brunâtre ou
verdâtre-brune de la cornée, de la
lentille, ou de l'iris peut se produire suite à
des blessures par pénétration de
fragments de cuivre.
-
- Le sulfate de cuivre,
l'acetoarsenite de cuivre, et le vert-de-gris causent
de l'irritation et de l'inflammation mais aucun
dommage permanent.
- Les bains
d'électrodéposition contenant du
chlorure et du cyanure de cuivre peuvent causer des
réactions graves et des opacifications
permanentes.
-
- De l'irritation
passagère des yeux est survenue suite à
l'exposition à de fines poussières de
cuivre oxydé produite par arc
électrique.
-
- 3-Système
Respiratoire :
- Typiquement la Fièvre
des fondeurs est caractérisée par
:
- - congestion nasale,
- - fièvre
jusqu'à 39 C,
- - frissons,
- - malaise,
- - douleurs musculaires,
- - sécheresse de la
bouche et la gorge,
- - mal de tête,
- - essouflement,
- - leucocytose jusqu'à
12,000 à 16,000.
- Les symptômes se
développent généralement
après des expositions
répétées pendant la semaine de
travail, tendant à diminuer vers la fin de la
semaine, seulement pour retourner plus fortement lors
de la réexposition après le week-end. Ce
phénomène s'appele Fièvre du
lundi matin.
- Après le retrait de
l'exposition les symptômes s'amendent. La
maladie résulterait de mécanismes
immunitaires, mais on n'a pas rapporté de
toxicité chronique.
-
- L'inhalation des sels de
cuivre peut causer de l'irritation des voies
respiratoires.
- L'inhalation de
fumées de cuivre peut causer des
nausées, un goût métallique, et de
la décoloration de la peau et des cheveux.
-
- 4- Système
Rénal :
- On a observé des
anomalies du rein après ingestion de sulfate de
cuivre. On a fréquemment observé de
l'hématurie, une élévation de
l'azote d'uréique, et de l'oligurie parmi une
importante série d'intoxications. On a
observé de la nécrose tubulaire
aiguë à l'analyse d'urine et à la
biopsie rénale. L'hémolyse
intravasculaire mais pas l'hypertension, ont
précédé le
dévélopement de la nécrose
tubulaire aiguë.
-
- 5-Système
Neurologique :
- Il n'y a aucune preuve de
déficit neurologique dû à la
toxicité acquise au cuivre.
- Le coma observé dans
l'intoxication aigue au sulfate de cuivre
résulte probablement de l'urémie.
-
- 6-Système
Hématologique :
- L'anémie
hémolytique accompagne l'intoxication grave au
sulfate de cuivre et peut se rencontrer lors du
traitement de brûlures avec du sulfate de cuivre
et l'hémodialyse utilisant de
l'équipement de dialyse contenant du cuivre.
L'anémie hémolytique se produit
également sporadiquement dans la maladie de
Wilson, l'hémolyse est abrupte dans ces
situations.
-
- B-Toxicité
Chronique :
- Chez le rat, des
modifications dégénératives du
foie et des reins ont été
décrites chez les animaux recevant, d'une
façon chronique, des sels de cuivre par
ingestion (plus de 4.000 ppm dans leur alimentation).
Chez l'homme, les mêmes modifications
(éventuellement accompagnées
d'encéphalopathie) ont été
décrites principalement dans les patients
souffrant de la maladie de Wilson.
- L'atteinte chronique
dû à un stockage excessif du cuivre est
incarné par la maladie de Wilson,
- qui est une maladie
génétique à transmission
autosomique récessive du métabolisme du
cuivre. Cette maladie est caractérisée
par le dépôt excessif de cuivre dans la
plupart des organes, plus particulièrement le
foie, les reins, le cerveau, et les yeux. Elle est
caractérisée par une capacité
diminuée d'éliminer le cuivre par
l'intermédiaire de la bile. L'affection se
caractérise par une rigidité musculaire
généralisée, une dysarthrie, des
tremblements et par une cirrhose du foie.
- La maladie de Wilson a
également été nommée
dégénérescence
hépatolenticulaire progressive, dû aux
effets plus marqués sur le foie (cirrhose) et
les yeux. Le traitement chélateur avec la
D-pénicillamine donne d'excellents
résultats thérapeutiques tandis que le
traitement préféré d'entretien
est de150 mg de zinc par jour par voie orale.
-
- Un contenu
élevé en cuivre dans l'eau potable et la
nourriture peut contribuer au développement de
dommages hépatiques graves (cirrhose) chez les
enfants en bas âge.
-
- 1-Peau :
- Le cuivre entraîne une
coloration verdâtre de la peau, des ongles, des
cheveux et des dents.
- La dermatite de contact (la
gale de cuivre) dû au cuivre est rare et son
existence peut être prouvée par des tests
épicutanés soignés.
- La dermatite
exzématiforme et l'urticaraire ont
été associés à
l'utilisation de dispositifs intra-utérins
(stérilets) contenant du cuivre.
-
- 2-Yeux :
- La pénétration
de particules de cuivre dans l'oeil a
déjà causé des cataractes.
-
- 3-Système
Respiratoire:
- L'inhalation chronique et
récurrente de fumées de cuivre et de
poussière peut mener à des perforations
du septum nasal. L'exposition chronique à la
poussière de cuivre et aux fumées, en
milieu industriel, peut mener à des
symptômes des voies respiratoires
supérieures et à des signes cliniques
concommitants chez les travailleurs.
- L'exposition à long
terme à la poussière dans le raffinage
du cuivre n'a pas été associée
à la maladie obstructive chronique ou à
des atteintes des petites voies respiratoires.
L'incidence plus élevée du cancer du
poumon rapportée chez les fondeurs de cuivre
est due à la présence d'arsenic dans le
minerai.
-
- 4-Poumon des Vignerons
:
- Le Poumon des vignerons est
survenu quand de la bouillie bordelaise(solution de 1
à de 2% de sulfate de cuivre neutralisée
par de la chaux) a été
pulvérisée de façon chronique par
des ouvriers de la vigne du Portugal. Ces ouvriers ont
développé une maladie pulmonaire
interstitielle comprenant:
- - granulomes histiocytaires,
- - fibrose hyaline et
nodulaire contenant beaucoup de cuivre.
- Le tableau clinique est
caractérisée au début par des
symptômes généraux :
- - faiblesse,
- - perte d'appétit,
- - perte de poids;
- - dyspnée et toux.
- Une infiltration pulmonaire
micronodulaire ou réticulonodulaire,
particulièrement localisée dans les
plages inférieures, est l'image radiologique la
plus fréquemment rencontrée.
L'évolution est variable: stabilisation ou
régression ou évolution vers une forme
pseudotumorale comme dans l'arthracosilicosis.
-
- On a observé une
incidence élevée
d'adénocarcinome, en particulier du carcinome
des cellules alvéolaires. Des lésions
étendues du foie ont été
également notées. Les biopsies ont
indiqué de la fibrose, de la cirrhose
micronodulaire, des angiosarcomes et de l'hypertension
portale.
-
- C-Tératogénèse
:
- On n'a observé aucun
effet tératogène attribuable au cuivre
chez l'homme.
-
- D-Cancérogénèse
:
- À l'exception de
l'adénocarcinome du poumon et de l'angiosarcome
du foie rencontrés chez ceux qui ont souffert
du poumon des vignerons, il n'y a aucune
évidence de cancérogénèse
secondaire à l'exposition au cuivre.
-
- IV-Gestion de la
Toxicité :
-
- A-Examen Clinique
:
- Une histoire clinique
soigneuse est essentielle pour diagnostiquer
l'intoxication par le cuivre chez les patients
gravement malades. L'histoire devrait contenir des
questions concernant l'intoxication intentionnelle
avec des sels de cuivre et l'ingestion de nourriture
et de boisson, plus particulièrement de
boissons acides ou d'alcools préparés
dans des ustensils contenant du cuivre.
-
- Les personnes
empoisonnées de façon importante par le
cuivre (particulièrement par le sulfate de
cuivre) devraient être évaluées,
au début, pour la présence de
nausées, vomissements, et de diarrhée.
Les vomissements bleu-verts sont diagnostiques.
- On se doit de faire une
investigation pour évaluer la fonction
rénale et hépatique, de même que
la présence d'anémie hémolytique.
Les signes vitaux et le volume urinaire doivent
être mesurés pour dépister
l'hypotension et l'oligurie.
-
- L'histoire médicale
est aussi la pierre angulaire de l'investigation des
dermites que l'on suspectes être reliées
à l'exposition au cuivre. L'enquête quant
à l'exposition aux sels de cuivre en milieu de
travail, à l'utilisation de bijoux contenant du
cuivre, ou à l'utilisation d'un dispositif
intra-utérin (stérilet) contenant du
cuivre devrait être conduite. L'utilisation des
tests cutanés spécifiques peut
être nécessaire pour confirmer le
diagnostic.
-
- L'histoire d'un début
retardé de fièvre, frissons,
essouflement, et malaise après exposition aux
fumées de cuivre devrait nous faire suspecter
la présence de la Fièvre des fondeurs.
De la fièvre, des frissons intenses, de la
diaphorèse, et des sibilances peuvent
être notés à l'examen physique.
-
- B-Laboratoire
:
-
- 1-Intoxication grave au
sulfate de cuivre :
- Les résultats de
laboratoire dans l'intoxication grave au sulfate de
cuivre incluent:
- - fonction
hépatocellulaire anormale,
- - hyperbilirubinémie
(directe et indirecte),
- - azote uréiquee
élevé dans le sang,
- - créatinine
élevée,
- - hématurie et
cylindres cellulaires à l'analyse d'urine,
- - anémie,
- - gaïac (selles)
positif,
- - cuivre sérique
élevé,
- - céruloplasmine
élevée.
-
- 2-Fièvre des fondeurs
:
- Les résultats pendant
les épisodes de fièvre des fondeurs
incluent:
- - leucocytose,
- - résultats anormaux
aux épreuves de fonction pulmonaire :
- - obstruction des petites
voies aériennes,
- - réduction des
volumes pulmonaires,
- - réduction de la
capacité de diffusion au monoxyde de
carbone.
- - anomalies à la
radiographie pulmonaire :
- - épaississement
(gaine) péribronchiolaire,
- - infiltrats
flous.
- - niveaux
élevés de cuivre dans les
urines.
-
- C-Traitement
:
- Le retrait de l'exposition
est souvent suffisant pour résoudre la plupart
des atteintes liées à la toxicité
du cuivre.
-
- 1-Intoxication aigue par
ingestion :
- Dans l'intoxication aigue
grave par ingestion, les vomissements ne devraient pas
être provoqués car rarement
nécessaire vu l'effet émétique
inhérent au produit causal. La dilution avec 4
à 8 onces de lait ou d'eau est indiquée
après l'ingestion ou avant le lavage gastrique.
Après que toute activité convulsive ait
été controllée, le lavage
gastrique peut être indiqué. Au besoin,
pour empêcher davantage l'absorption, du charbon
activé peut être administré, suivi
d'un laxatif.
- Chez les patients
symptomatiques, l'acide
disodium-ethylènediaminetétraacétique
de calcium (CaNa2-EDTA) par voie intraveineuse ou le
dimercaprol par voie intramusculaire devrait
être donné aussitôt que possible.
La D-pénicillamine peut être
donnée après le traitement initial avec
le dimer-caprol. L'hémodialyse seule n'est pas
efficace.
-
- 2-Blessures aux yeux
:
- Le traitement des blessures
oculaires consiste en une irrigation vigoureuse avec
du salin normal.
- La référence
en ophthalmologie est indiquée lors de
blessures graves par le cuivre
élémentaire et lors de lésions
provenant de bains d'électrodéposition
contenant du chlorure ou du cyanure de
cuivre.
-
- 3-Fièvre de fondeurs
:
- Le traitement est
symptomatique et le retrait de l'exposition peut
être suffisant.
-
- 4-Dermatite :
- Le retrait de l'exposition
peut être suffisant mais l'application de
préparations topiques de
corticostéroïdes peut être
nécessaire.
-
- 5-Cheveux verts :
- Les cheveux verts dû
au cuivre exogène peuvent être
traités efficacement avec des shampooings
contenant de la D-pénicillamine.
-
- V-Surveillance Biologique
:
-
- La concentration normale en
cuivre plasmatique est de 1 mg/litre.
- Quatre-vingt-quinze pourcent
(95%) du cuivre plasmatique se retrouve dans la
céruloplasmine mais, c'est une protéine
qui augmente aussi dans les inflammations aigues et
chroniques. Elle est élevée aussi chez
les patientes qui prennet des oestrogènes et
des contraceptifs et chez celles qui sont enceintes;
ou encore chez ceux qui souffrent de cirrhose, de
cancer, et de thyro-toxicose.
- Les érythrocytes
contiennent également une partie significative
du cuivre sanguin sous la forme de l'enzyme, dismutase
superoxyde.
- Des concentrations
sériques en cuivre plus élevées
se retrouvent chez les individus ayant des affections
hépatiques telles que la cirrhose primaire et
d'autres maladies cholestatiques. Aux concentrations
dans l'air près des limites d'exposition
permises, la surveillance biologique n'est pas
justifiée. Des valeurs limites biologiques ne
peuvent pas être établies, dû au
manque de dose fiable d'exposition et de relation
d'effet.
-
- VI-Règlementation
Occupationelle & Environnementale, et
Recommendation Diététique
:
-
- A-Occupationelle
:
- 1-La VEMP au Québec
pour les poussières et brouillards de cuivre
est :
- 1mg/m3 exprimé en
Cu.
- 2-La VEMP pour les
fumées de cuivre est :
- 0.2mg/m3 expimé en
Cu.
-
- B-Environnementale
:
- L'EPA (États-Unis) a
déterminé que l'eau des lacs et cours
d'eau ne devrait pas contenir plus de 1 ppm, et l'eau
potable pas plus de 1,3 ppm.
-
- C-Recommendation
Diététique:
- La National Academy of
Sciences (États-Unis) considère un
apport de 2 à 3 mg de cuivre par jour comme
étant un niveau adéquat et
sécuritaire pour les adultes.
-
- VII-Destin
Environnemental et Transport :
-
- Le cuivre se rencontre dans
la croûte terrestre à un niveau d'environ
70 ppm et dans l'eau de mer à 0,001- 0,002 ppm.
L'exploitation et la fonte sont les sources
anthropogènes les plus importantes. Les sols
acides contribuent à la solubilité et au
transport accrus, quoiqu'une mobilisation
appréciable ne se produise seulement
qu'à un pH inférieur à 3 dans les
sols organiques.
- Un pH bas et le transit de
l'eau douce dans les tuyaux de cuivre peuvent produire
des niveaux élevés dans l'eau potable;
cependant, seulement 1% des échantillons d'eau
potable aux Etats-Unis dépassent la norme
édictée par l'Agence de Protection de
l'Environnement.
-
- VIII-Surveillance
Environnementale et Professionnelle:
-
- Les niveaux de fumées
et poussières de cuivre devraient être
mesurés pour s'assurer de leur
conformité aux normes locales. Une
réévaluation devrait être faite
après tout changement dans les méthodes
de travail ou procédé qui pourrait
causer une élévation des concentrations
dans l'air.
- Chez les patients suspects
de subir une surexposition non-professionnelle au
cuivre, une recherche environnementale devrait
être conduite comprenant la mesure du cuivre
dans:
- - l'eau potable,
- - les remèdes
disponibles sans prescription et les
suppléments alimentaires;
- de même qu'une
évaluation de leurs habitudes
diététiques tel que l'ingestion de
boissons acides dans des ustensils contenant du
cuivre.
- La dermatite de contact due
au cuivre est rare. Cependant, sa présence peut
être prouvée par
- des épreuves
épicutanés soigneusement
réalisées. La dermatite
exzématiforme et l'urticaire ont
été associés à
l'utilisation des stérilets
intra-utérins contenant du cuivre.
- Une décoloration
verdâtre des cheveux a été
rencontrée chez les individus blonds ou
légèrement pigmentés
lorsqu'exposés à de la poussière
de cuivre ou à de l'eau teintée de
cuivre utilisée pour laver les cheveux ou pour
pratiquer la natation..
-
- IX-Prévention
:
-
- Les composés du
cuivre employés par les potiers ne sont pas
considérés dangereux sil ny
a pas dingestion de de carbonate basique et/ou
de sulfate.
- Dans les émaux , la
présence du cuivre augmente le
relâchement du plomb.
- Un bon entretien
ménager de votre studio est toujours une bonne
pratique. L'action d'éviter les processus
produisant inutilement de la poussière est
également importante et le port d'un masque
approuvé pour la poussière, quand
l'exposition semble dangereuse, est également
une bonne pratique.
-
-
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- Edouard
Bastarache M.D.
- (Médecin
du Travail et de l'Environnement)
-
- Auteur de
«
Substitutions de matériaux
céramiques complexes
»
- Tracy,
Québec, CANADA
- edouardb@colba.net
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-
-
- Références:
-
- 1-Occupational
Medicine, Zenz Carl, dernière
édition.
- 2-Occupational
& Environmental Medicine, Ladoue Joseph,
dernière édition.
- 3-Clinical
Environmental Health and Toxic Exposures, Sullivan
& Krieger, dernière
édition.
- 4-Sax's
Dangerous Properties of Industrial Materials, Lewis
C., dernière édition.
- 5-Toxicologie
Industrielle et Intoxications Professionnelles,
Lauwerys R., dernière
édition.
- 6-Industrial
Chemical Exposure, Lauwerys R., Hoet Perrine,
2è édition.
- 7-Chemical
Hazards of the Workplace, Proctor & Hughes,
4è edition.
-
-
-
-
- Smart2000.fr
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Avril
2002
-
FRANCE
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