- Sommaire
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- CUISSON
en OXYDATION à
C/4,5,6*
- par
Val Cushing
|
(*)
C/4,5,6 : cône Orton 4, 5, 6 (1190, 1205,
1230°C).
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- Cet
article a été publié la
première fois dans Studio Potter, Volume 5,
Numéro 2 (Juin 1977).
- Copyright
©
1977 par Studio Potter. Tous droits
réservés.
- Reproduit
avec la permission
de Studio Potter
- Traduction
Française de Édouard Bastarache
(edouardb@colba.net).
-
- La
cuisson en oxydation à C/4,5,6 ne retient pas
l'attention qu'elle mérite de la part des
potiers américains. Il y a certains potiers qui
utilisent et comprennent ses avantages, mais plus
souvent, cet intervalle de température est
utilisé lorsque les autres alternatives leur
sont refusées. Et l'alternative la plus souvent
désirée semble être la cuisson
à haute température à C10 en
réduction. Les charmes séduisants de la
cuisson à haute température en
réduction ont continué de nous leurrer
dans des salles de four enfumées pendant les 30
dernières années.
- Cette
domination de la cuisson à haute
température en réduction est devenue
épidémique au milieu des années
40 et une prééminence spéciale
lui fut donnée par Bernard Leach dans son
livre, important et lu par beaucoup, le Livre du
Potier (A Potter's Book). Des travaux
antérieurs sur la cuisson à haute
température en réduction avaient
été effectués par Binns et
Charles Harder à l'université d'Alfred,
à l'université d'État de l'Ohio,
et par quelques autres individus dans notre pays. Mais
le livre de Leach était un point tournant et
concentra l'attention sur la beauté
généralement tranquille et subtile de
l'antique poterie chinoise, coréenne, et d'une
manière plus importante, japonaise.
- Le
romance est devenue fébrile. La cuisson en
réduction a balayé le pays. Chaque
exposition, chaque galerie d'artisanat a
été inondée par des bruns
atténués, des gris adoucis, des
gris-verts et des brun-noirs qui étaient les
couleurs des glaçures résultant de cette
façon plutôt mystérieuse de cuire.
Elle était nouvelle et provocante, avec peu
d'information disponible au sujet de la façon
d'obtenir de bons résultats.
-
- Des
formules provenant de quelques cahiers tachés
de suie ont commencé à circuler. Une
mystique s'est développée. Au
début des années 50, les
étudiants passionnés comme moi,
étaient captivés. Les artiste-potiers de
production travaillant en réduction et ceux qui
sont entrés dans l'enseignement, comme moi, ont
perpétué tout ce système de
cuisson. La cuisson à haute température
en réduction est encore dominante, 30 ans
après, bien que beaucoup d'autres façons
de travailler et de cuire soient répandues dans
diverses parties du pays.
- Le
changement qui a le plus influencé sur
l'éloignement (abandon) du système de
réduction est le fait que certains potiers ont
commencé à travailler davantage en
sculpture et moins en poterie fonctionnelle. Plusieurs
potiers d'Angleterre et d'ailleurs en Europe ont
toujours cuit en oxydation et continuent de le faire
aujourd'hui. Mon point de vue est que travailler
à haute température en réduction,
en particulier parmi les potiers fonctionnels, a
semblé être presque obligatoire ; un
signe de vrai professionnalisme et la seule voie de
d'expression significative en poterie.
- N'est-il
pas temps d'examiner de nouveau ces assertions? Un
nombre de plus en plus important des potiers pensent
qu'il en est ainsi. J'essayerai de présenter
quelques raisons et avantages de cuire en oxydation
à C/4, 5, 6. À la fin de cet article
j'énumérerai quelques formules pour des
pâtes de façonnage, engobes et
glaçures pour ces températures qui
semblent intéressantes, et qui pourraient aider
d'autres à débuter dans cette
voie.
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- Avantages
Économiques :
-
- L'avantage
le plus évident est de nature
économique. Non seulement cet intervalle de
cuisson est-il d'à peu près 100°C
(200°F) inférieur à C9/10, mais
l'oxydation est une cuisson plus rapide que les
longues et lentes cuissons en réduction, tel
que pratiquées par la plupart des potiers
cuisant à haute température en
réduction. La suie et la fumée de la
réduction gaspillent le carburant et sont
source de pollution de l'atmosphère, même
légère par rapport aux violateurs
industriels.
- Les
cuissons en oxydation ne nécessitent pas de
gaz, pétrole, bois ou charbon et peuvent
réellement être faites avec beaucoup de
succès dans des fours électriques.
Sûrement c'est un gain écologique, pour
ne pas mentionner la prévision par quelques
scientifiques que l'électricité sera
bientôt la seule source disponible
d'énergie pour la plupart des individus. Tous
les combustibles fossiles seront requis par les
installations de production cette
électricité.
-
- Parlons
du four électrique. Il est certainement plus
facile et plus sûr à cuire, meilleur
marché à construire, occupant moins
d'espace, et plus facile à installer dans le
type d'atelier que beaucoup de potiers doivent
utiliser. Il y a une vaste sélection de fours
électriques disponibles commercialement pour
ceux qui ne peuvent pas construire le leur, un choix
bien plus grand en ce qui a trait à la taille,
la forme et le coût que pour n'importe quel
autre type de four commercial.
- La
construction de son propre four électrique est
peut être peu un plus dispendieuse qu'un four
à gaz, mais elle se prête à
certaines innovations technologiques avec les
matériaux qui ont inondé le
marché. Je pense ici à divers
matériaux isolants légers comme les
panneaux durs, les nappes, les produits moulés
et les systèmes de pré-fabrication
facile. On devrait souligner à ce stade-ci
qu'il y a une quantité énorme
d'information technique disponible sur les fours, la
cuisson, les pâtes de façonnage, les
glaçures, les engobes et tous les autres
aspects de la cuisson en oxydation dans la
littérature scientifique. Il y a peu
d'information sur la cuisson en réduction dans
ces sources documentaires particulières parce
que cette dernière généralement
considérée comme un ennemi par
l'industrie de la céramique.
-
- Les
potiers trouveront plus facile d'approcher les
ingénieurs, les technologues en
céramique et les scientifiques avec des
questions et des problèmes au sujet de la
cuisson en oxydation puisque presque toutes les phases
de l'industrie céramique se passent en
oxydation. La raison de ceci, comme tous les potiers
le savent, c'est que les cuissons de haute
température en réduction sont moins
fiables, moins prévisibles, moins
contrôlables et remplies de risques constants.
La cuisson en oxydation a des avantages quand il
s'agit de ces derniers points, si vous regardez cela
du coté pratique. Il est certainement plus
facile pour les potiers de trouver un emplacement de
studio près des centres urbains, là
où se trouve le vrai marché pour la
poterie, quand ils cuisent dans un four
électrique. La décision d'utiliser un
four électrique peut être prise en tenant
compte de ce seul facteur.
-
- Pâtes
:
-
- Notre
prochaine discussion devrait porter sur les
pâtes plastiques et les terres de
façonnage (tournage & modelage). Si pour
quelque raison que soit un potier devait être
limité à une température de
cuisson, je crois que la plus grande souplesse se
retrouverait à C/4, 5, 6. C'est un intervalle
parfait de température pour combiner tous les
avantages du grès avec tous les avantages de la
faïence. Vous pouvez combiner les deux ou
travailler l'un ou l'autre séparément.
C/4, 5, 6 est le début de l'intervalle du
grès qui est correctement situé entre
C/4 et C/10. Il est également juste au-dessus
de l'intervalle normal de ce que nous appelons la
faïence, qui varie habituellement de C/06
à C/1 ou 2.
- L'intervalle
moyen C/4, 5, 6 est le point auquel la vraie
densité et dureté commence à se
développer dans les terres à
grès, les " ball clays ", la plupart des
argiles réfractaires, et les kaolins
plastiques. La formulation des pâtes de
façonnage est plus facile et plus logique
lorsque vous pouvez compter sur des argiles qui sont
dans leur intervalle normal de maturation. Un peu plus
de fondant, ou l'utilisation d'un fondant plus fort,
est tout ce que vous avez besoin pour transformer les
argiles de C/4, 5, 6 en pâtes dures, durables,
non-absorbantes et résistante comme la pierre
que nous associons à l'intervalle C/9-10. Les
fondants primaires sont les feldspaths, les talcs, les
frittes de diverses sortes et l'oxyde de fer sous ses
diverses formes. La Néphéline
Syénite, notre feldspath le plus fusible, est
idéal pour les argiles de C/4, 5, 6. Le point
de maturation de n'importe quelle terre de C/9-10 peut
être abaissé à C/4, 5, 6 avec une
augmentation de fondant ou en substituant par de la
Néphéline Syénite sans
détruire aucune des propriétés ou
caractéristiques qu'elle avait à C/9-10.
(des formules spécifiques seront fournies plus
tard.)
-
- Dans
cette discussion je fais des assertions au sujet des
pâtes de façonnage que je dois expliquer
plus en détail. Par pâtes de
façonnage je veux dire des pâtes
plastiques, adaptées aux utilisations normales
du tournage et de la fabrication à la main
(sans tour). Ces pâtes de façonnage
devraient avoir un retrait total de 12 à 14%,
de l'état humide à cuit. Elles devraient
également avoir une absorption d'eau de moins
de 6%, ce qui signifie que l'eau et les aliments ne
les pénètrent pas. Elles seront
résistantes à la déformation et
aux craquelures (cracking). Si elles sont bien
conçues, il sera impossible de distinguer une
pâte de façonnage de C/4, 5, 6 d'une de
C/9-10 sans la mettre sous un microscope ou la
soumettre à un autre instrument scientifique
quelconque de mesure. Jusqu'ici j'ai parlé de
la manière de prendre des pâtes de
façonnage de C/9-10 et de les amener à
C/4, 5, 6. Maintenant commençons plutôt
avec les pâtes de façonnage et les
argiles appelées " faïences ".
-
- Les
argiles à faïences sont celles qui
contiennent une assez grande quantité d'oxyde
de fer en association avec des agents fondants comme
les oxydes de calcium et de sodium. Ces argiles sont
plastiques et la cuisson leur donne une couleur riche
dans des teintes d'ocre, orange, rouge, brun, etc.,
quoiqu'à l'état naturel leur couleur
puisse varier de rouge à gris à vert
à bleu à noir. Leur intervalle normal de
cuisson varie approximativement de C/06 à C/1
or 2. Quelques argiles de ce type peuvent
résister à des cuissons pouvant aller
jusqu' à C/4, 5, 6 sans boursouflage ou fondre
ou montrer d'autres signes de " sur-cuisson ". Nous
utilisons trois argiles de ce type à
l'Université d'Alfred et elles sont facilement
disponibles dans tout l'est des USA. Ce sont la
Redart, l'Ocmulgee et la Calvert.
- Ces
argiles sont des ingrédients idéaux pour
composer des pâtes de façonnage pour C
/4, 5, 6. Leur grain est fin, elles sont plastiques,
richement colorées, et très denses une
fois cuite à C/4, 5, 6. On peut trouver ces
argiles rouges " communes " ferrugineuses partout aux
États-Unis. Des dépôts de ces
argiles sont souvent rencontrés long du lit des
ruisseaux, sur le bord des lacs, étangs,
fleuves ou en couches épaisses juste au-dessous
du gazon et des couches supérieures du sol. Ces
faïences naturelles peuvent être à
la base des pâtes de C/4, 5, 6 de la même
manière que des terres à grès
peuvent être utilisées. Dans certaines
pâtes de façonnage de type faïence
vous pouvez avoir à utiliser moins de fondant
ou ajouter des terres plus réfractaires afin
d'être certain qu'elles ne seront pas "
sur-cuites ". Une pâte de façonnage
très simple pour C/4.5.6 se formule comme suit.
-
- 50%
de n'importe quelle argile à grès.
- 50%
de n'importe quelle argile à
faïence.
-
- Cette
pâte de façonnage est très
recommandable, bien qu'elle pourrait être
améliorée. Elle est tout à fait
acceptable quant à la plasticité et
l'absorption. J'espère que vous verrez qu'elle
est le lieu de rencontre, à moyenne
température, d'une terre de haute
température avec une de basse
température. Naturellement, cette pâte de
façonnage peut avoir besoin d'ajustement au
niveau des argiles à grès et à
faïences que vous utilisées.
- Si
vous avez une argile à faïence de
très basse température, vous pouvez
devoir n'en utiliser que seulement 25 à 45%
pour 60 à 75% d'argile à grès.
Dans beaucoup de pâtes de façonnage de
C/4, 5, 6, l'oxyde de fer et autres fondants de
l'argile à faïence vont prendre la place
d'un fondant qui pourrait être ajouté, et
vous donneront les couleurs riches et chaudes de la
faïence en association avec l'argile à
grès et autres argiles de haute
température. La cuisson en oxydation à
C/4, 5, 6 vous permet de tirer profit de toutes les
riches couleurs " de terre " et de la
plasticité de l'argile à faïence de
même que de la dureté, durabilité
et du corps des argiles à grès. C'est un
intervalle de cuisson idéal pour les
pâtes de façonnage expressives.
- Un
dernier commentaire sur les couleurs des pâtes
de façonnage : Les potiers cuisant à
haute température savent que la cuisson en
réduction à n'importe quelle
température rend plus " froide " et plus "
grise " la couleur de leurs pâtes cuites.
L'oxyde de fer rouge (Fe2O3) devient FeO en
réduction, il est de couleur gris foncé
à noir et garde cette couleur excepté
dans la couche externe de la pâte exposée
qui se ré-oxyde de nouveau (partiellement) en
Fe203 pendant le cycle de refroidissement.
- Je
pense que beaucoup de potiers cuisant en
réduction admettraient qu'ils aimeraient
beaucoup garder les couleurs orange-brunes chaudes de
ces pâtes de façonnage qui sont si
simples à obtenir et si caractéristiques
de la cuisson en oxydation - les couleurs " de terre "
en oxydation ont plus de zeste et d'éclat.
-
- Avant
de discuter les glaçures de C/4, 5, 6 nous
devrions considérer la question des pâtes
de façonnage qui cuisent blanc. Ici encore nous
trouvons que l'oxydation C/4, 5, 6 est un intervalle
idéal de cuisson. Nous pouvons profiter de la
plasticité et de la blancheur crayeuse de la
terre à faïence blanche en combinaison
avec la densité, la dureté et la
translucidité (si désirée) de la
porcelaine cuite à plus haute
température. Naturellement la vraie porcelaine
est par définition, cuite en réduction
et ne peut pas être authentiquement reproduite
en oxydation. On devrait dire que la cuisson en
réduction à C/4, 5, 6 peut reproduire
exactement la porcelaine cuite en réduction
à C/9-10, mais c'est une autre discussion.
À mon point de vue, il n'y a aucun avantage
quel qu'il soit à cuire des pâtes de
façonnage blanches à C/9-10 en oxydation
(ou le grès). Tout ce que vous pouvez
réaliser à C/9-10 est possible à
C/4, 5, 6. En fait, vous pouvez réaliser tous
les effets de la haute température à
C/4, 5, 6, en moins de temps et avec moins
d'argent.
-
- Comme
cela était le cas pour les terres à
grès discuté plus tôt, produire
des pâtes blanches de façonnage à
C/4, 5, 6 est essentiellement une question d'augmenter
la quantité du fondant majeur ou de le changer
pour un fondant plus fort afin d'obtenir la
densité équivalente, la dureté et
la solidité de la porcelaine cuite à
C/9-10. Si vous produisez une pâte de
façonnage véritablement blanche, vous
serez limité à l'utilisation des kaolins
et des ball clays. Il n'y a pas d'autres
argiles
- qui
soient blanches en cuisson. Dans beaucoup de cas vous
n'avez seulement qu'à ajouter plus de fondant
ou à le changer pour un plus fort comme la
Néphéline Syénite pour
transformer cette pâte de C/9-10 de façon
telle qu'elle conserve les propriétés
qu'elle aurait à C/9-10. Si la
translucidité est désirée, il
peut être nécessaire d'ajouter des
fondants, comme vous auriez à le faire à
C/9-10. La blancheur sera améliorée
à C/4, 5, 6 parce que les kaolins et les ball
clays ont une tendance normale à devenir
foncés ou devenir grisâtres aux
températures plus élevées.
-
- Vous
pouvez également utiliser des pourcentages plus
élevés de kaolins plastiques et de ball
clays à C/4, 5, 6 parce que leur retrait au feu
est plus bas quand ils sont cuits au début de
leur intervalle (zone) de maturation. Pour cette
raison les pâtes blanches de façonnage de
C/4, 5, 6 peuvent être plus plastiques et plus
malléables sans risque de déformation et
de craquelures(cracking) excessifs. Les fondants
principaux des pâtes blanches de
façonnage de C/4, 5, 6 sont la
Néphéline Syénite et le talc.
Lorsque la translucidité est
désirée, il peut être
nécessaire d'ajouter de la craie(carbonate de
calcium, CaCO3), ou du Gerstley Borate (Colemanite),
ou des frittes commerciales pour créer plus de
verre dans l'argile et donc plus de
translucidité.
-
- Les
effets de la cuisson sur les barbotines et les engobes
sont essentiellement inchangés par les
différentes températures et
atmosphères de cuisson. Toutes les barbotines
et engobes donnent des effets spécifiques qui
peuvent tous être reproduits à toutes les
températures, en oxydation ou en
réduction. L'avantage le plus important des
barbotines et engobes en oxydation est l'augmentation
des possibilités de développer des
couleurs. Nous savons tous que la couleur est de
beaucoup limitée par la cuisson en
réduction. Ceci s'applique aux pâtes de
façonnage aussi bien qu'aux barbotines,
engobes, et naturellement aux glaçures. La
formulation des barbotines pour C/4, 5, 6 suit les
lignes précédemment décrites pour
produire des pâtes blanches de façonnage.
Les bases pour barbotines blanches de C/4, 5, 6 sont
de la même composition générale
que les barbotines de C/9-10 sauf que les fondants
sont augmentés en quantité ou
remplacés par des fondants plus puissants. Des
frittes sont généralement
utilisées à cette fin tout comme le
Gerstley Borate et des matériaux solubles comme
le Carbonate de Sodium (Soda Ash, Na2CO3) et le borax
(B2O3. Na2O.10H2O ou B2O3.Na2O). Des effets de couleur
seront discutés dans la prochaine section en
même temps que les glaçures.
-
- Glaçures
:
-
- Les
glaçures conçues pour cette
température et cet atmosphère ont
l'avantage indéniable d'une palette de couleurs
considérablement accrue. Et comme nous l'avons
vu avec les pâtes, il est possible d'utiliser
les effets du grès de haute température
avec l'éventail presque complet des
glaçures de faïence. Les matériaux
les plus importants des glaçures de C/9-10 sont
les feldspaths. Les feldspaths sont des
matériaux naturels qui sont des glaçures
presque parfaites par eux-mêmes. Ce sont des
mélanges qui contiennent beaucoup de silice,
qui est l'oxyde principal qui forme le verre, avec
l'alumine et de petites quantités de puissants
oxydes fondants tel ceux de sodium, de potassium et de
calcium. Les feldspaths sont à la base de
toutes les glaçures de C/9-10. Dans la gamme de
cuisson de la faïence les ingrédients
primordiaux des glaçures sont les frittes, qui
sont des verres de basses températures
préparés commercialement, ou des
silicates formés avec le plomb, ou des verres
constitués en utilisant le bore B203, un autre
oxyde pouvant former du verre.
-
- À
C/4,5,6 la plupart des feldspaths sont
légèrement " sous-cuits " et n'ont pas
tout à fait atteint un état vitreux
complet. L'exception ici serait la
Néphéline/Syénite qui, comme
déjà mentionné, est tout à
fait liquide à cette température. La
plupart des frittes, des silicates de plomb et des
borosilicates sont " sur-cuits " à C/4,5,6.
Mais vous n'avez seulement qu'à combiner les
feldspaths de haute température avec les
ingrédients de basse température
déjà mentionnés pour faire
d'excellentes glaçures à C/4,5,6.
Naturellement, de petits ajouts d'argile et de silice
peuvent être nécessaires pour
compléter ces glaçures mais, c'est aussi
vrai pour celles de basse et de haute
température.
-
- Je ne
veux pas trop simplifier, mais j'espère que
vous pouvez voir la logique et les parallèles
entre la conception des glaçures de C/4,5,6 et
l'approche déjà suggérée
pour les pâtes. Un exemple simple donné
ici peut illustrer mon point de vue. Vous avez
déjà vu qu'une pâte acceptable
peut être faite en ajoutant de l'argile à
grès à raison de 50% à 50 % de
faïence. La glaçure suivante est un
transparent brillant de C/4,5,6 :
-
- 50%
de n'importe quel feldspath (ingrédient de
haute température)
- 50%
de Gerstley Borate (Colemanite) (ingrédient de
basse température)
-
- Vous
pourriez travailler sur une série de
glaçures similaires utilisant approximativement
50% de feldspath combiné avec approximativement
50% de fritte. Un simple " line blend* " pourrait
être fait entre 100% de feldspath et 100% de
fritte de la façon suivante : 80/20, 70/30,
60/40, 50/50, 40/60, 30/70, 20/80 jusqu'à 100%.
La fonte idéale pourrait être
trouvée quelque part dans ce " blend ".
(Rappelez vous que de petites quantités
d'argile peuvent aussi être nécessaires.)
- Il y
a littéralement des centaines de frittes
différentes qui pourraient donner une
variété infinie de glaçures avec
un des nombreux feldspaths. Le choix particulier d'un
feldspath et d'une fritte est crucial pour le
développement de certaines couleurs
spécifiques. Par exemple, les bleus de cuivre
demandent des mélanges alcalins, les rouges
d'oxyde d'uranium demandent des mélanges
contenant du plomb, etc. Ce que je tente d'illustrer
est qu'à C/4,5,6 les glaçures peuvent
résulter de mélanges assez simples
d'ingrédients essentiels pour les
glaçures de haute température avec des
ingrédients essentiels pour les glaçures
de basse température. Il m'est
évidemment impossible de m'impliquer de
façon extensive dans la théorie des
glaçures, et des cours, dans cet article. Mon
seul but est d'éclairer quelque peu cette
question.
-
- (*) :
Ensemble des compositions possibles à partir
d'un mélange binaire (feldspath et
fritte).
-
- Comme
je l'ai mentionné antérieurement, une
vaste palette de couleurs est l'avantage principal de
la cuisson en oxydation à C/4,5,6 sur la haute
température. En ce qui a trait aux
caractéristiques générales des
glaçures il n'y a pas de différence
entre C/4.5.6 et C/9-10. Vous pouvez composer des
glaçures de tout degré de transparence
à la lumière, de transparentes à
translucides, de semi-opaques à opaques. Vous
pouvez faire des glaçures mattes,
satinées, brillantes et de toute texture de
surface, selon votre désir. Vous pouvez faire
des glaçures " cendrées " à
C/4.5.6, de même que des glaçures
à base d'Albany Slip (terre locale de basse
température et ferrugineuse), des cristallines,
des aventurines, des lustres, des glaçures pour
cuisson au sel, à la soude, des cuissons "
résiduelles ", des glaçures pour
majolique et à peu près tout autre effet
auquel je puisse penser.
-
- Si
j'ai clairement exprimé mes pensées,
nous pouvons tous être d'accord pour
reconnaître que les cuissons à C/4, 5, 6
en oxydation vont nous faire économiser de
l'argent. Nous pourrons utiliser les glaçures
et les pâtes de façonnage à la
fois du grès de haute température et de
la faïence de basse température. Nous
pourrons aussi utiliser un plus grand éventail
de couleurs qu'en haute température.
- Nous
pourrons aussi développer à C/4,5,6 des
glaçures résistantes et durables comme
les feldspathiques de C/9-10. Nos cuissons seront plus
fiables, plus sûres, plus prévisibles. Il
nous sera possible de recevoir plus d'aide technique
de la part de l'industrie. Il nous sera plus facile
d'installer un atelier, parce que les fours
électriques sont moins problématiques
à cet égard que ceux qui fonctionnent
avec combustible (carburant). Nous serons plus en
sécurité, moins polluants et plus
écologiques. Est-ce que ceci vous aide à
vous convaincre ?
-
- Je
désire terminer cet écrit en vous disant
que j'ai aussi fait ma conversion à la cuisson
à C/4,5,6 en oxydation. Peut être qu'un
jour !
-
- Val
Cushing
- Novembre
1976
-
-
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Novembre
2001
-
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