- Sommaire
-------
-
- Ces documents sont
répartis sur trois pages :
- Page
2 : les recettes de glaçures Shino de E.
Bastarache (suite)
-
-
- Page
3 : les recettes de glaçures Shino de E.
Bastarache (suite et fin)
-
- Sur la page actuelle :
- Généralités
sur les glaçures Shino
américaines
- Anagama et Noborigama fours
à l'origine des glaçures
shinos
- Shino noir "Carbon
trapping"
- Le four de Édouard
Bastarache
- Matières colorantes
utilisées par Édouard
Bastarache
- Substitution du Ball
Clay
- Recettes de glaçures
Shino de E. Bastarache
-
-
Les
glaçures SHINO Américaines
(page
1)
par
Edouard Bastarache
|
-
-
- 1)
Généralités :
-
- Ce que la plupart d'entre
nous utilisons est le "shino américain" qui n'a
presque rien à voir avec le "shino
japonais".
- L'expérimentation
conduite par les potiers a engendré une
série de glaçures qui ont
été propagées à travers le
monde occidental. C'est un émail tatillon, avec
de nombreuses nuances, qui est à la source de
beaucoup de frustation et de joie chez les potiers.
C'est une glaçure avec son esprit à
elle, et ce fait en soi devient une quête pour
beaucoup de potiers. Les origines de la glaçure
Shino se situent dans les collines de Mino et de Seto,
au Japon.
-
- La glaçure Shino est
considérée comme le tout premier
émail blanc utilisé au Japon. Nous ne
savons pas quand est apparue cette glaçure pour
la première fois, mais on a trouvé des
tessons qui datent peut-être de 1460. Comme pour
tous les émaux, l'histoire complète est
brumeuse. Il est reconnu que les premiers
maîtres de la cérémonie du
thé ont admiré cette glaçure, et
ont recherché ceux qui la fabriquaient. Le
terme Shino est apparu dans la littérature au
début des années 1800.
- La Shino japonaise est une
glaçure épaisse et bulleuse,
composée presqu'uniquement de feldpath. Des
ajouts de cendre ont été utilisés
comme fondants, mais la composante majeure demeure le
feldspath.
- Pour l'il d'un
occidental, elle apparaît comme un épais
glaçage et elle n'est pas
considérée comme belle. Elle est
épaisse, pleine de trous et elle
rétracte beaucoup. Il y a d'énormes
trous d'épingle à la surface. C'est une
glaçure idéale pour la
cérémonie du thé au Japon. Un
aspect important de la cérémonie du
thé est l'utilisation d'objets à
configuration asymétrique. La glaçure
Shino s'imbrique aisément dans cette
esthétique.
- Le potier a une
capacité limitée de contrôler
totalement cette glaçure et il y a une grande
possibilité d'accidents et
d'éléments dus au hasard. La plupart des
potiers occidentaux qui voient des pièces
glacées avec du "Shino japonais" n'identifient
pas cet émail.
-
- Les "Shinos
américains" de l'école de Wirt ont une
surface très brillante avec de petites
imperfections sur cette dernière, la couleur
varie d'un blanc doux au rose, avec coulées
orangées étant la plus souvent
observée.
- La couleur est
considérablement affectée par l'argile
sur laquelle se trouve la Shino.
- Les argiles blanches et la
porcelaine, sans aucun doute, donnent à la
Shino une surface colorée très
délicate. Les roses brillants à
orangé clair sont souvent favorisés. Les
applications d'oxyde de fer sur porcelaine vont cuire
au-travers de la glaçure et laisser un dessin
marqué. Les argiles foncées
ferrugineuses vont augmenter de façon
dramatique la couleur de la Shino. Des orangés
foncés et des rouges de fer deviennent monnaie
courante.
-
- La Shino noir "carbon
trapping" devint l'étape suivante (qui sera
traitée ultérieurement) ; et ainsi de
suite.
- Certains américains
comme Nils Lou ont fabriqué des Shinos
bleus
-
- Référence :
Clayart, Mel Jacobson
-
-
-
-
- 2) Anagama
et Noborigama :
-
- Il peut vous paraître
intéressant de savoir que les Shinos japonais
originaux étaient cuits dans des Anagamas
à l'intérieur de mouffles pendant une
période de dix jours ou à peu
près. En outre, ces poteries n'ont
été fabriquées que pendant
environ deux générations. Les potiers
coréens capturés par Hideoshi ont
apporté avec eux le four (multi-chambré)
Noborigama, qui cuit si haut et tellement rapidement
que les belles surfaces blanches douces cuirent
gris/clairs, et devinrent ainsi des poteries de type
Oribe - Mêmes matériaux
différente cuisson.
-
Bref
aperçu de ces fours très
spectaculaires...
- Anagama -
cuisson en cours
-
- Photo transmise
par Bonita Cohn, San Francisco, Ca - 552A
Noe St. San Francisco, Ca 94114 -
USA.
- https://www.cpmg.com/anagama/
|
- Plan en coupe
d'un Noborigama
-
- Photo transmise
Renato Wandeck , Cerâmica No Rio -
Brésil
|
- Four
Noborigama à 4
chambres
-
- Photo transmise
par John
Baymore,
- River Bend
Pottery, 22 Riverbend Way, Wilton, NH
03086 USA - https://www.johnbaymore.com/
|
-
-
-
- Pour ceux
intéressés à en savoir plus sur
l'histoire de cette glaçure, ils peuvent se
procurer le livre de Ryoji Kuroda, "Shino"
publié chez Kodansha, ISBN 0-87011-631-2.
-
- Référence :
Clayart, Hank Murrow
-
-
-
-
- 3) Shino
noir "Carbon trapping" (carbone
piégé)
-
- Généralités
:
-
- C'est une
variété de Shino américain dans
laquelle le carbone de la réduction des fours
utilisant des combustibles fossiles est capturé
par la surface de la glaçure par la
présence de carbonate de soude (soda ash) dans
cette dernière.
-
- Le "trapping" se rencontre
seulement si :
- 1 - le carbone demeure sur
le pot, par ex. s'il n'est pas réoxydé
ni brûlé
- 2 - la glaçure fond
par dessus le carbone et scelle le tout de
façon telle qu'il n'est pas oxydé
facilement.
- Il faut se rappeler que le
"carbon trapping" demande une forte réduction
avant que la glaçure ne fonde (Le carbone en
excès important dans l'atmosphère du
four doit se déposer sur la surface des
pièces).
- Tout le carbone qui n'est
pas scellé par la glaçure brûle si
le four est mis en oxydation.
-
- Cuisson des Shinos noirs
:
-
- Premièrement
vous devez commencer la réduction
très tôt à C/012-C/010
(880-890 °C), forte pendant une
heure, et continuer de réduire de
façon importante jusqu'à
C/9-10 (1280°C). Le carbone est
"trappé" (capturé) tôt
par la surface de la glaçure par
à la présence du carbonate
de soude (soda ash) qui fond rend la
surface de la glaçure fondante en
premier. En plus, certains potiers
préfèrent terminer par une
forte réduction totale/finale d'une
durée de 30 minures.
- Donc, ces
glaçures ne sont possibles que dans
les fours qui brûlent des carburants
fossiles (Gaz, Fuel).
|
Poterie Shino
type "Carbon trapping" de Mel Jacobson
(U.S.A.).
|
-
- Conseil :
-
- Dans les glaçures
Shinos noirs (carbon trapping) c'est le carbonate de
soude (soda ash) qui induit cet effet très
particulier, ainsi si vous émaillez des
poteries et les placez immédiatement dans le
four pour les cuire peu de temps après, le
carbonate de soude n'aura pas le temps de migrer
à la surface de la glaçure et capturer
(trapping) le carbone de la
réduction.
- Le truc est
d'émailler les poteries et d'attendre une nuit
avant de les cuire afin de donner le temps
nécessaire à l'eau et au carbonate de
soude (soda ash) pour migrer à la surface de la
glaçure.
-
- Référence
:
- 1 - Clayart, David
Finkelnberg
- 2 - Clayart, Joseph
Herbert
-
-
- 4) Four
utilisé par Édouard Bastarache
:
-
-
- Mon four est
à flamme renversée et a un
cubage de 70 pieds (environ 2
m³).
- Il est
chauffé au gaz propane par 4
brûleurs atmosphériques
(Venturi) de 75,000 BTUs(*)
chaque.
-
-
- (*)
BTU (British thermal units) :
C'est la quantité de chaleur
requise pour élever 1 livre d'eau
(454 grammes d'eau) de 1 degré
Fahrenheit (0.555 °C). 1000 Btu /
heure = 0.293 Kw / heure.
- La puissance
d'un brûleur est donc d'environ
21.96 Kw ce qui fait que le four est
doté d'une puissance totale de
87.86 Kw.
-
- Cuisson
:
-
- Il est
chauffé en atmosphère neutre
jusqu'à C/08 où nous
procédons à la
réduction de la terre pendant 30
minutes, suivie par une période de
réoxydation de 30 minutes.
Puis,
- nous mettons le
four en réduction
légère par ajustement de la
" trappe " (registre). Cette
réduction est augmentée
graduellement avec le temps et
l'augmentation de la température,
- jusqu'à
la réduction finale/totale à
c/9½, suivie d'une période de
réoxydation.
- Les deux
périodes, réduction finale
et réoxidation durent 20 minutes
chacune.
|
|
-
- 5)
Matières colorantes spéciales
utilisées par Édouard Bastarache
:
-
- Je demeure à 20
minutes de mon four et je n'utilise qu'une seule
méthode de cuisson pour l'ensemble de mes
glaçures. Lors de la dernière cuisson
j'avais 120 glaçures différentes
réparties sur 240 pièces, cette
méthode de travail impressionne plusieurs
potiers américains avec qui je converse.
Ça demande beaucoup de travail
théorique
- avant de composer de
nouvelles glaçures différentes qui
peuvent performer lors d'une seule et même
cuisson.
- Voilà pourquoi je met
des déchets de l'industrie métallurgique
locale dans plusieurs de mes Shinos, ces substances
fournissent en particulier des oxydes de
fer.
-
- 5.1 Atlas
Poussière brune :
-
- Les Aciers Inoxydables Atlas
est un fabricant de produits en acier inoxydable et
possède une usine à Tracy,
Québec, où des feuilles d'acier sont
produites. Cette poussière brune provient du
système anti-pollution de son acierie, et a la
formule générale suivante:
-
- Fe2O3 58%
- Cr2O3 14%
- NiO 5.0%
- MnO 7.0%
- CaO 7.0%
- MgO 6.0%
- SiO2 3.0%
- Total 100%
-
- Ce déchet a
été tamisé à 170 mailles
(environ 150µ).
-
- La substitution
théorique suivante peut s'appliquer pour cette
matière (parts en masse) :
-
- Oxyde de Fer Rouge 70.2
- Oxyde de Chrome Vert 16.1
- Oxyde de Nickel Noir 3.1
- Bioxyde de Manganèse
4.6
- Dolomie 9.2
- Silice 1.4
- Total 104.6
-
- 5.2 QIT
poussière rouge :
-
- QIT -Fer et Titane du
Québec possède une énorme mine
d'ilménite dans le nord-est québecois.
Le minerai est transporté par navire sur le
fleuve St-laurent jusqu'à Tracy où il
est transformé en scories bioxyde de titane,
fonte, billettes en acier et pièces automobiles
entre autres. Cette poussière provient du
système anti-pollution de son acierie, et a la
formule générale suivante:
-
- Fe2O3 85%
- SiO2 5.0%
- CaO 5.0%
- MgO 1.0%
- ZnO 2.0%
- Carbone 2.0%
- Total 100%
-
- Ce déchet a
été tamisé à 170 mailles
(150 µ).
-
- La substitution
théorique suivante peut s'appliquer pour cette
matière (parts en masse) :
-
- Oxyde de Fer Rouge
82.0
- Silice 5.0
- Carbonate de Calcium
6.0
- Dolomie 5.0
- Oxyde de Zinc
2.0
- Total 100.0
-
- 6)
Substitution du Ball Clay :
-
- Comme dans les Shinos ont
met souvent des ball clays, voici une substitution
pour ces derniers après avoir fait
- une moyenne de 9 ball clays
américains :
-
- Ball Clay
substitué :
-
- Kaolin 71
- Silice 22
- Feldspath potassique
5
- Rutile 1.5
- Oxyde de fer rouge
0.5
- Total 100
-
- 7) Recettes
des glaçures Shino de Édouard Bastarache
:
-
- Les japonais ont
inventé les Shinos qui étaient au
départ des glaçures gris-blanches et
"grasses" avec des défauts de surface comme sur
la Shino 23-A.
- Ce sont les
américains qui ont developpé les Shino
rouges et noirs (carbon trapping).
- La recette donne autant le
gris-blanc des japonais que le rouge des
américains. C'est une question de terre
sous-jacente et de quantité de réduction
:
-
Variantes de
teinte avec la recette Shino
#23.
|
- Shino
#23-A
|
- Shino
#23-B
|
- Shino
#23-C
|
- La recette :
Shino #23 Gris/Rouge
|
Néphéline/Syénite
|
76
|
Carbonate de
lithium
|
3
|
Carbonate de
calcium
|
1
|
Ball clay
|
17
|
Silice
|
3
|
Bentonite
|
3
|
-
-
-
-
- Suite
des recettes des glaçures Shino en page
2
-
-
-
-
|
|
- Edouard
Bastarache M.D.
- (Médecin
du Travail et de l'Environnement)
-
- Auteur de
«
Substitutions de matériaux
céramiques complexes
»
- Tracy,
Québec, CANADA
- edouardb@colba.net
|
-
-
-
- Smart2000.fr
©
Janvier 2003
-
FRANCE
- Contact
: Smart2000@wanadoo.fr
- Document
pour CONSULTATION PRIVÉE uniquement - Toute
reproduction totale ou partielle est
interdite
-
-
-
-
- Smart2000.fr
le site
dédié aux passionnés de
céramique
-
- Smart2000
- FRANCE sur https://smart2000.fr/
-
- This
entire page Copyright © 2003-2023, All Rights
Reserved.
- Les
textes et les photos restent la
propriété de leur auteurs, ils ne
peuvent être réutilisés sans un
accord préalable. Nous
consulter.
|