- Sommaire
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PRÉPARATION
D'UNE GLAÇURE
par
Smart2000.fr
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- AVANT PROPOS
:
-
- Cet article n'a pas la
prétention d'avoir valeur de
référence pour l'ensemble des moyens de
préparation de glaçures. Simplement il
donne une méthode de travail bien
adaptée pour procéder avec du
matériel d'amateur à une mise en
uvre très " professionnelle " et
parfaitement fiable. Cette méthode très
précise est intéressante pour produire
de petites quantités de glaçure de 60 g
à 1 kg. Certaines glaçures, très
pointues, avec une recette complexe, sont ainsi
parfaitement reproductibles.
-
- Une partie des sujets
abordés dans cet article sont ceux qui
concernent la préparation de glaçures en
partant de matières déjà
broyées ou dont la finesse naturelle est
directement utilisable. Les glaçures
préparées par broyage au moulin ou en
jarres de porcelaine feront l'objet d'un autre article
à paraître
ultérieurement.
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-
- Pour ceux qui aiment
travailler à la " louche " et qui
vénèrent les mystères de la
transmutation des matériaux terrestres par le
feu, la lecture de cet article est
inutile.
-
- L'auteur.
-
- LES INGREDIENTS
:
-
- Les ingrédients de la
glaçure, sous forme de poudre fine, doivent
être mélangés à de l'eau
avec ou sans additifs. Le mélange doit
être homogène et stable dans le temps,
pour assurer une bonne conservation. Il doit permettre
de bonnes conditions d'émaillage, de
séchage et de tenue jusqu'à
l'enfournement.
- La préparation d'une
glaçure contribue largement à la
qualité du travail d'application et à la
réussite du produit fini. Les paramètres
de préparation pourront varier d'une
glaçure à une autre, selon la
densité des matières contenues, la
viscosité de la préparation, la
porosité du tesson à émailler et
son épaisseur (sa capacité à
absorber), l'épaisseur de glaçure
à déposer, le mode d'application choisi
(trempage, pinceau, arrosage, pulvérisation,
etc.), le besoin de faire des superpositions,
etc.
- La connaissance de ces
paramètres est le plus souvent acquise par
l'expérience et la recherche. Il est
indispensable de prendre des notes et de mesurer avec
précision les quantités des
différents ingrédients (matières
sèches, eau, additifs
) qui sont
introduits dans chaque préparation. Ceci
permettra la reproductibilité de chaque
préparation et aidera à statuer sur les
modifications à apporter si
nécessaire.
-
- Il est important de
distinguer les types de matières entrant dans
une glaçure :
-
- - Elles peuvent être
solubles ou non solubles dans l'eau,
- - Elles peuvent être
argileuses (kaolin, bentonite, argile, ball clay,
tesson cru
),
- - Elles peuvent être
inertes (quartz, feldspath, fritte, craie,
etc.),
-
- Autre attention à
porter sur la composition de la glaçure : la
qualité de l'eau utilisée.
-
- 1) Les matières
solubles :
-
- Les matières solubles
peuvent être des additifs tels que colles,
liants, suspensifs, agents de viscosité, mais
aussi certains ingrédients de la glaçure
(cendres, carbonate de lithium*
).
- Dans le cas
d'ingrédients solubles il faudra veiller
à utiliser très rapidement la
glaçure, car ses propriétés vont
se dégrader au fur et à mesure de la
dissolution des produits. On utilise
généralement ce type de glaçure
aussitôt après préparation, c'est
le cas des glaçures de cendres pour grès
par exemple. Dans ce cas le temps de mise en oeuvre
doit être reproduit dans les mêmes
conditions à chaque
préparation.
-
- * : Le carbonate de
lithium a une faible solubilité, elle cesse
lorsque l'eau est saturée (Un litre d'eau
à 20°C peut dissoudre au maximum 13g de
carbonate de lithium).
-
- En ce qui concerne les
additifs, leur rôle en solution est primordial.
Ils doivent être parfaitement bien dissous pour
que leur action soit complète.
- Ainsi, pour des additifs du
commerce vendus sous forme de poudre contenant
à la fois des composés minéraux
et organiques, il est important de pouvoir les
introduire dans la glaçure sous une forme
liquide parfaitement homogène. En règle
générale on les prépare
séparément sous forme de solutions
mères à faible concentration, par
exemple à 2 ou 3% dans de l'eau (par exemple
pour Peptapon, Bentonite, Bentone, Deramite, Gomme
Adragante, Gomme Arabique,
Carboxyméthylcellulose
). On les
délaye dans de l'eau tiède avec un
agitateur rapide, au moins pendant une heure. Une fois
la solution bien délayée, on peut la
conserver dans un récipient étanche
pendant plusieurs semaines. Certains additifs
organiques à base d'amidon ou de cellulose ne
supportent pas ce stockage et se décomposent
sous l'action de micro-organismes en dégageant
de mauvaises odeurs. On peut y remédier en
incorporant un bactéricide adapté lors
de la préparation de la solution mère
(Utiliser un bactéricide à base d'amides
acides, à pH neutre, tel que le NOVAL K55, de
Zschimmer & Schwarz, à raison de 0.05
à 0.20 % calculé en poids sur la
quantité à protéger. Cet
anti-ferment pour solutions aqueuses permet leur
conservation lors de stockages
prolongés).
-
- Lors de son addition
à la préparation de la glaçure,
l'eau apportée par la solution mère
devra être prise en compte dans la
recette.
-
- Le faible taux de
matières minérales dans les additifs est
généralement négligeable sur la
formulation finale de la glaçure. Toutefois une
utilisation de bentonites ou sépiolites
entraîne des ajouts d'oxydes non
négligeables (SiO2, Al2O3 pour les bentonites
et MgO, SiO2 pour les sépiolites de type
Mg4Si6O15·6(H2O)) qui peuvent nuire à
certaines glaçures sensibles.
-
- 2) Les matières
argileuses :
-
- Ce sont des matières
issues de roches sédimentaires à base de
silicates d'alumine hydratés qui se
présentent sous forme de fines particules en
feuillets (aussi appelées " micelles "). Ces
feuillets de petites dimensions offrent une surface de
contact considérable avec le milieu dans lequel
on les disperse. Les matières argileuses sont
donc très réactives avec leur
environnement.
- Les matières
argileuses vont gonfler et donner de la
viscosité lors de leur mise en contact avec
l'eau de délayage. Elles vont apporter des
propriétés d'écoulement, de
séchage, de résistance en cru et de
tenue à la glaçure lorsqu'elles sont
dosées en bonnes proportions.
- C'est lorsque la
glaçure ne contient pas du tout ou peu de
matières argileuses que des additifs sont
surtout utilisés. La plupart du temps une
glaçure contient un peu de kaolin ou de
bentonite et possède partiellement les
propriétés recherchées pour la
préparation.
-
- A noter, le caractère
" gras " des argiles est le plus important, face
à celui d'un kaolin. Ceci est dû à
la finesse des particules constituant les argiles,
elles ont une taille inférieure à 2
µ (2 millièmes de millimètre
!).
-
- Les matières
argileuses sont utilisées dans les
glaçures dans des proportions allant de 1
à 12 % selon leur nature. Un kaolin pourra
entrer à 5 - 12% dans une recette, tandis
qu'une bentonite ne dépassera pas 1 à 3%
dans des conditions normales d'utilisation. Au
delà d'une certaine limite, l'excès de
matières argileuses peut nuire fortement
à une glaçure dont la viscosité
élevée ou le fort retrait de
séchage produiront des défauts
irrémédiables.
-
- Les matières
argileuses sont intéressantes pour leurs
actions suspensives (effet de la viscosité,
effet de gélification), cohésives (effet
du retrait et de la plasticité) et
modératrices du ressuyage de la glaçure
sur le tesson lors de son application (effet de la
forte affinité pour l'eau).
-
- On dit qu'une bentonite
plastifie autant que 10 fois son poids de kaolin
à propos d'une pâte céramique. Ses
effets dans les glaçures sont aussi très
supérieurs à ceux du kaolin. A hauteur
de 1 à 3%, elle joue un rôle de suspensif
par son action gélifiante sur la glaçure
(effet de thixotropie). Elle augmente aussi fortement
la cohésion au séchage, ce qui facilite
la manutention des pièces crues dont la surface
émaillées est plus dure et plus
résistante.
- La bentonite est
composée de particules d'une extrême
finesse dont la surface spécifique peut
atteindre 1000 m² par gramme ce qui est 50 fois
plus que pour un kaolin.
- Elle gonfle beaucoup au
contact de l'eau (son volume peut augmenter
jusqu'à 15 fois) et sèche assez
difficilement (forte affinité pour H2O). Un
excès de bentonite conduit donc à des
retraits importants avec risques de
craquelures.
-
- 3) Les matières
inertes :
-
- Ce sont des matières
qui ne réagissent pas au contact de l'eau.
Elles agissent comme une simple charge du milieu
aqueux de la glaçure. On les appelle aussi
matières " dégraissantes " ou " maigres
", en opposition aux matières argileuses dites
" grasses ".
-
- Dans les glaçures on
rencontre 2 types de matières
dégraissantes :
- - Les matières
dégraissantes naturelles (silice, feldspaths,
craie, dolomie, ocres
)
- - Les matières
dégraissantes artificielles (frittes, alumine
calcinée, chamottes fines, méta kaolin,
pigments, oxydes
)
-
- 3.1 Matières
dégraissantes naturelles :
- Ce sont
généralement des roches naturelles
broyées finement et épurées par
séparation mécanique ou
magnétique n'ayant pas subit de transformations
chimiques, ni de cuisson. Elles sont issues de
gisements importants et contrôlés qui
assurent un suivi de la qualité.
-
- 3.2 Matière
dégraissantes artificielles :
- Ce sont des matières
transformées par l'homme qui n'existent pas
dans la nature sous cette forme. Leurs transformations
font appel à des actions mécaniques,
thermiques et chimiques. Ces produits sont
homogènes et de grande pureté. Leur prix
est élevé.
-
- Des matières inertes
employées seules dans une glaçure
doivent absolument faire appel à des additifs.
En premier on veillera à freiner la
sédimentation et à empêcher le "
plombage " des matières. La
sédimentation peut être freinée en
choisissant une plus grande finesse de la taille des
particules lors de l'achat des matières, mais
aussi en augmentant la viscosité du milieu
aqueux, soit par augmentation de la densité
(moins d'eau), soit en ajoutant un épaississant
(bentonite ou peptapon) ou un sel floculent servant de
suspensif (du chlorure de baryum par
exemple).
- C'est souvent le cas des
glaçures à base de frittes lorsqu'elles
ne doivent pas contenir de kaolin ou d'argile.
Généralement on les épaissit avec
du peptapon ou un additif du même type. Les
frittes utilisées seules en glaçure
réagissent aussi très bien à
l'action floculente du chlorure de baryum.
-
- Les frittes :
ce sont des composés vitrifiés produits
par la fusion complète d'un mélange de
matières minérales naturelles ou/et de
composés chimiques artificiels. Leur rôle
est de permettre l'utilisation, dans un milieu aqueux,
de matières dont la solubilité et/ou la
toxicité interdiraient cette pratique à
l'état de matières premières. Une
fois transformés par la fusion et inclus dans
la matrice vitreuse de la fritte, ces
ingrédients solubles et/ou toxiques deviennent
inertes et neutres** dans le milieu
aqueux.
-
- ** : Attention toutefois,
certaines frittes alcalines conservent souvent une
légère solubilité. Elles peuvent
après quelques jours de préparation en
milieu aqueux présenter des
phénomènes de modification de la
viscosité ou de suspension de la glaçure
par l'action des sels alcalins dissous. Un facteur
aggravant de ce type de problème peut
être la finesse de broyage trop importante de la
fritte.
-
- 4) La qualité
de l'eau :
-
- L'eau de ville contient des
composés minéraux dont très
souvent du calcaire (carbonates de calcium, de
magnésium). L'acidité de l'eau peu aussi
varier fortement selon la saison, son mode de puisage,
etc. Un pH de l'eau est idéal à 7.0 mais
c'est loin d'être une
généralité.
- Les eaux très
calcaires ont la fâcheuse tendance à
réagir au contact des matières solubles
(surtout les matières alcalines) provenant des
glaçures et à produire des
précipités cristallins à partir
des carbonates dissous initialement dans l'eau. Ceci
créé des agglomérats cristallins
en forme de petites billes ou d'aiguillettes au sein
de la glaçure. Leur taille évolue
rapidement, en moins d'une semaine après la
préparation on peut obtenir facilement des
billes de plus de 0.5 mm de diamètre. Ces amas
cristallins sont des carbonates de calcium et/ou de
magnésium. Il faut les éliminer par un
tamisage fin (100 µ peut convenir), sinon ces
concrétions calcaires se décomposant
produiront un dégagement gazeux en lors de la
fusion de la glaçure qui pourra se traduire par
une surface criblée de petites bulles toujours
visibles après cuisson dans le cas des
émaux de faïence.
- On identifie facilement la
nature de ces cristallisations après tamisage
en les mouillant d'un peu d'acide chlorhydrique ; il
se produit alors un dégagement gazeux
immédiat et la dissolution complète du
résidu qui prouve la mise en présence
d'un carbonate.
- La réaction de
cristallisation s'arrête lorsque les calcaires
dissous dans l'eau ont été tous
précipités.
- Un premier remède
à ce problème consiste à
préparer la glaçure avec de l'eau
déminéralisée, car elle est
exempte de carbonates dissous.
- Le second remède
consiste à utiliser immédiatement la
glaçure après
préparation.
- Ce défaut est peu
important pour les glaçures de grès ou
de porcelaine dont le seuil de ramollissement est
beaucoup plus élevé que la
température de décomposition des
carbonates calcaires (entre 700 et 900°C). Il ne
peut alors se produire de bulles lors de fusion de la
glaçure, mais les résidus de CaO et MgO
subsistant en petits îlots et provenant de la
décomposition des cristaux peuvent jouer un
rôle en modifiant légèrement
l'aspect de la glaçure après
cuisson.
-
- Décomposition des
carbonates calcaires :
-
- Calcite : CaCO3 ==> CaO +
CO2 la réaction s'achève vers
900°C
- Magnésite : MgCO3
==> MgO + CO2 se décompose entre 450 et
650°C selon les composés
- Dolomite : CaOMgOCO2 ==>
CaO + MgO + CO2 la réaction en deux temps
s'achève vers 900°C
-
- Facteur de frittage des
carbonates :
-
- - Carbonate de calcium :
0.560
- (100 g de carbonate de
calcium produisent 44 g de gaz carbonique à la
cuisson).
- - Carbonate de
magnésium : 0.479
- (100 g de carbonate de
calcium produisent 52.1 g de gaz carbonique à
la cuisson).
-
-
- LA PRÉPARATION
:
-
- Le mélange des
ingrédients doit être homogène,
sans grumeaux ou agglomérats (sauf pour des
glaçures ou
l'hétérogénéité est
recherchée).
-
- Voici une méthode qui
est la plus sûre pour préparer ses
glaçures avec une reproductibilité
parfaite, celle-là même qui est
utilisée par les professionnels de la
céramique pour obtenir les meilleures
conditions de préparation et de
mélange.
- Cette méthode est
basée sur le mélange en jarre à
billes.
-
- Principe de la jarre
à billes :
-
- La jarre à billes est
composée d'une jarre cylindrique en porcelaine
équipée d'un couvercle en porcelaine
muni d'un joint en caoutchouc et maintenu serré
sur la jarre par un étrier à vis.
-
- Jarre
de
porcelaine------------------Billes
d'alumine
-
- La jarre est remplie d'une
certaine quantité de billes de broyage en
porcelaine ou en alumine.
- Le volume apparent des
billes doit représenter environ 60% du volume
intérieur de la jarre.
-
- Exemple d'un calcul
rudimentaire pour une jarre de capacité 5
litres :
- - On utilise dans cet
exemple des billes en alumine de densité
3.57
- - le volume apparent
à remplir sera de 5 x 0.6 = 3
litres
- - 6 kg de billes seront
nécessaires pour remplir un volume apparent de
3 litres (qui est occupé à 55% par les
billes, le reste étant le volume interstitiel).
L'opération étant l'arrondi de 3 x 0.55
x 3.57
- - En général
on utilise des billes de diamètres
variés avec une règle de
répartition du type : 25% de grosses billes,
50% de moyennes et 25% de petites. La taille pouvant
varier de 20 à 40(*) mm de diamètre.
- - Le poids de
matières sèches pouvant être
introduit dans cette jarre correspond à une
quantité pouvant varier de 1/4 à 1/3 du
poids des billes. Soit ici une charge située
entre 1.5 à 2 kg.
- - Pour l'utilisation en
mélange de matières, ajouter dans la
jarre une quantité d'eau égale au poids
de matière sèche.
-
- (*) Attention : Si la
jarre est usée et que ses parois sont fines, de
trop grosses billes risquent de la casser par les
chocs répétés du
broyage.
-
- Utiliser une jarre
comme mélangeur :
Ce matériel sert
normalement à broyer des matériaux en
grains tels que des frittes, du sable (feldspath,
quartz, etc.), mais il se révèle aussi
un excellent mélangeur pour des produits
déjà broyés.
- Le temps de broyage normal
pour ce type de jarre est d'environ 15 heures pour
réduire des matières premières
à une finesse utilisable en glaçure.
Cette échelle de temps assez importante permet
d'utiliser ce même matériel pour
mélanger des matières déjà
broyées en 1/2 à 1 heure, sans prendre
le risque de les broyer trop finement. L'action de
mélange par ce procédé est
idéale, les billes mélangent et laminent
les poudres à la perfection et transforment la
charge introduite en une barbotine de glaçure
lisse et homogène prête à
l'emploi. Un tamisage de précaution peut
être effectué lors du tirage de la jarre,
mais si le temps de mélange a été
respecté cette action reste
superflue.
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- L'action de
mélange/broyage se fait
généralement sur un tourne jarre
à rouleaux, constitué de deux rouleaux
parallèles caoutchoutés dont l'un est
entraîné en rotation par un moteur,
l'autre tournant librement. La jarre est posés
entre les deux rouleaux et mise à tourner. Pour
une jarre de 5 litres la vitesse tangentielle doit
être au minimum de 40 m/minute pour assurer un
mélange/broyage correct.
-
- Ce matériel est un
matériel professionnel, le coût d'une
jarre de 5 litres avec les billes de broyage peut
atteindre 400 Euros. Des jarres plus grandes (8 et 13
litres) et plus petites (2 et 1 litres) existent
aussi. L'équipement d'un tourne-jarre pour des
jarres jusqu'à 8 litres peut coûter entre
1000 et 2500 Euros selon sa capacité en nombre
de jarres.
- Autant dire que cet
équipement n'est pas à la portée
d'un amateur. Mais il a des solutions
intermédiaires très économiques
réalisables en récupérant des
matériels courants.
-
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-
-
-
-
-
- Exemple d'une solution
pour réaliser soi-même un mini
tourne-jarre :
-
- Un petit tourne-jarre
à rouleaux est facile à construire soit
même avec un petit moteur électrique et
une réduction de vitesse par poulie et courroie
pour obtenir le nombre de tours désiré.
En cultivant un peu l'art de la
récupération ou en cherchant bien dans
les vide greniers il est assez facile de se procurer
le matériel de base (moteur, réduction,
rouleaux
). Des rouleaux de convoyeur à
rouleaux sont parfaits pour ce type d'application, il
suffit de les revêtir d'un caoutchouc
anti-adhérent et d'en bloquer un par un point
de soudure pour qu'il serve de rouleau
d'entraînement.
- On peut aussi comme pour la
tournette d'émaillage, utiliser un moteur
d'essuie-glace de voiture avec une alimentation en 12
Volts continus.
-
- Tourne-jarre
amateur
-
- Pour la jarre, tout
récipient en matière plastique "
polyéthylène ", cylindrique à
large ouverture et bouché par un bouchon
à vis fera l'affaire. Ce sera encore mieux si
en plus du bouchon à vis, il y a aussi un
opercule d'étanchéité. Ces
récipients sont utilisés pour les
produits chimiques, les produits de jardinerie
on en trouve aussi comme emballages de produits dans
les grandes surfaces. Leur capacité varie de
500, 1000, 2000 ml. Ce récipient pourra assurer
de très nombreux mélanges, la
résistance du polyéthylène est
très bonne dans ce domaine.
-
- Flacon
en polyéthylène à large
ouverture
-
- Pour les billes vous avez le
choix, soit vous utilisez des billes de verre (mais
elles vont s'user un peu
), soit vous
façonnez vous-même à la main vos
propres billes avec de la pâte de porcelaine que
vous cuisez à haute température. Les
billes de porcelaine sont les mieux adaptées.
Elles doivent être bien rondes.
- Vous remplissez environ
à 60% votre " jarre " en plastique avec vos
billes et votre équipement est prêt
à fonctionner pour la préparation de
glaçures.
- Dans le cas de billes
fabriquées soi-même : Faire un rodage des
billes avec une charge constituée d'eau, d'un
peu de kaolin et de sable fin pendant une heure ou
deux avant de s'en servir pour préparer une
glaçure.
-
- Pesée des
matières :
-
- En restant dans le cadre de
la préparation de petites quantités,
l'outil précis le plus économique pour
peser de très petites quantités est le
trébuchet. Précision de cet appareil
0.05 g. Portée 200 g. Compter de 200 à
250 Euros ttc pour cet appareil avec les poids.
- Ce mode de pesée est
assez long, il faut attendre la stabilisation du
fléau pour évaluer la justesse du
dépôt de matière dans le plateau
de pesage. Préparer une recette avec une
dizaine d'ingrédients peut prendre une demi
heure.
- En étant un bon
bricoleur "précis", il est possible de
réaliser soi-même un trébuchet. Le
principe en est simple, le fléau de cette
balance doit reposer exactement en son centre à
égale distance de ses extrémités
supportant les deux nacelles qui doivent être
parfaitement équilibrées. Une aiguile
verticale placée au centre du fléau
indique le point d'équilibre qu'il faut
atteindre pour que la masse de matière
pesée dans la première nacelle
corresponde à celle des poids se trouvant dans
la seconde nacelle. La géométrie d'une
telle construction doit être parfaite pour que
le trébuchet soit précis.
-
- Trébuchet--------------------Balance
électronique
-
- Le meilleur outil
précis et rapide, est la balance
électronique de laboratoire. Mais il faut
prévoir un budget beaucoup plus
élevé. Plus la précision et la
portée sont élevées, plus elles
sont chères.
- La petite balance la moins
chère du marché est une balance
précise au 1/100e de gramme avec une
portée de 200 g. Elle coûte entre 500 et
600 Euros ttc. Pour la même précision
avec une portée plus élevée le
prix grimpe très vite
Certaines balances
à 1600 g de portée peuvent coûter
jusqu'à 1500 Euros.
- L'avantage de ce
matériel est l'indication rapide du poids
atteint et le tarage pour remettre l'afficheur
à zéro entre chaque
pesée.
-
- Quoi qu'il en soit, la
pesée de très petites quantités
avec une grande précision reste un
problème pour les amateurs. L'équipement
est cher. Une bonne balance est souvent
l'investissement indispensable pour commencer la
préparation de ses glaçures dans de
bonnes conditions. La plupart des amateurs commencent
par la construction ou l'achat d'un
trébuchet.
-
- Ordre de pesée
d'une recette :
-
- Dans l'ordre des
pesées il faut considérer le type
d'ingrédient et sa quantité. Ceci afin
de procéder aux pesées dans l'ordre
idéal pour le chargement de la jarre de
mélange.
- Au départ la jarre de
broyage ne doit contenir que les billes. Le tout doit
être parfaitement propre. Il reste souvent un
peu d'humidité due au lavage de la jarre et des
billes à l'eau claire. Bien égoutter le
tout avant de commencer à charger.
-
- Exemple de recette pour
une préparation de 100 g de glaçure de
type cristalline :
-
-
Composants
|
Quantités
en grammes
|
Commentaires
|
Fritte A
|
18.00
|
inerte
|
Fritte B
|
13.00
|
inerte
|
Kaolin
|
4.50
|
argileux
|
Feldspath
|
9.50
|
inerte
|
Quartz
|
23.00
|
inerte
|
Craie
|
5.00
|
inerte
|
Bentonite
|
2.00
|
argileux
|
Oxyde de
zinc
|
25.00
|
inerte
|
Oxyde de
cuivre
|
3.25
|
inerte
colorant
|
Carbonate de
cobalt
|
0.05
|
inerte colorant
très faible quantité
|
Total
matières :
|
103.30
|
-
|
Solution mère
de peptapon
|
25.00
|
additif liquide
épais
|
Eau
|
50.00
|
liquide
fluide
|
- Pour rincer
la jarre et récupérer la
matière au maximum
:
|
Eau de
rinçage
|
15.00
|
liquide
fluide
|
-
- Les matières les plus
sensibles sont les argileux et les colorants.
- Les argileux ne doivent pas
être chargés en dernier car lors de
l'introduction de l'eau et des additifs, ils vont
devenir collants et risquent de se fixer sur le joint
de fermeture de la jarre et du couvercle. Le rayon des
billes ne pourra les atteindre à cet endroit et
il restera des argileux non mélangés
collés sur la paroi lors de la vidange de la
jarre.
- Les colorants, dont ceux en
très petite quantité doivent être
introduits en milieu de charge afin de se retrouver au
cur des matières à
mélanger.
- Pour que la charge soit
encore plus à cur de la jarre, on ne met
souvent que la moitié des billes au
début du chargement. Le restant étant
ajouté après le chargement des
matières, avant l'ajout de l'eau et des
additifs liquides.
-
- Voici quel pourrait
être l'ordre des pesées pour la
même recette en tenant compte des
ingrédients et de leur quantité
:
-
-
Ordre des
pesées et du chargement de la
jarre
|
Composants
|
Quantités
en grammes
|
Commentaires
|
1
|
Oxyde de
zinc
|
25.00
|
inerte
|
2
|
Fritte B
|
13.00
|
inerte
|
3
|
Oxyde de
cuivre
|
3.25
|
inerte
colorant
|
4
|
Carbonate de
cobalt
|
0.05
|
inerte colorant
très faible quantité
|
5
|
Feldspath
|
9.50
|
inerte
|
6
|
Kaolin
|
4.50
|
argileux
|
7
|
Quartz
|
23.00
|
inerte
|
8
|
Bentonite
|
2.00
|
argileux
|
9
|
Craie
|
5.00
|
inerte
|
10
|
Fritte A
|
18.00
|
inerte
|
Total
matières :
|
103.30
|
-
|
11
|
Eau
|
60.00
|
liquide
fluide
|
12
|
Solution mère
de peptapon
|
25.00
|
additif liquide
épais
|
- Pour rincer
la jarre et récupérer la
matière au maximum
:
|
13
|
Eau de
rinçage
|
15.00
|
liquide
fluide
|
-
-
- Cette organisation des
matières dans l'ordre de chargement assure une
bonne précision dans la composition finale du
mélange.
-
- Quantité d'eau,
densité de la glaçure :
-
- Avec l'expérience, on
finit par connaître exactement ses besoins en
densité selon les ingrédients entrant
dans les recettes. Il devient alors facile de
prévoir exactement quelle quantité d'eau
sera nécessaire dans la préparation de
la glaçure. La meilleure façon de doser
l'eau avec précision est de l'ajouter
entièrement lors de la préparation (y
compris la quantité pour le rinçage de
la jarre), puisqu'à ce moment là la
recette est complète. Cela évite les
contrôles ultérieurs et assure une bonne
précision de l'émaillage dans le cas
d'un contrôle du poids déposé sur
les pièces (Attention ceci vaut surtout pour un
émaillage par pulvérisation, car dans le
cas d'un émaillage par trempé l'eau
pénétrant facilement dans le biscuit, le
bain s'épaissit au fur et à mesure du
trempage et la densité augmente
progressivement).
-
- Le rinçage de la
jarre : toujours garder une partie de l'eau
nécessaire à la préparation pour
l'utiliser au rinçage de la jarre. Cela permet
de récupérer la quasi-totalité de
la glaçure et de limiter les rejets de lavage
polluants.
-
- Stockage de la
glaçure :
-
- Il est important de veiller
à ne pas garder les glaçures trop
longtemps. Leur utilisation immédiatement
après la préparation est
conseillée, surtout si certaines
matières sont légèrement
solubles. En cas de stockage, il faudra conserver la
glaçure dans un récipient parfaitement
étanche et si possible à l'abri de la
lumière. Si le stockage doit être
prolongé, ajouter un anti-ferment.
- Un récipient bien
étanche permettra de conserver
l'humidité, mais il permettra aussi d'agiter la
glaçure en le secouant avant sont utilisation
pour remettre celle-ci en suspension après un
temps de repos.
- Les récipients
à large ouverture équipés de
bouchons avis et d'opercules utilisés comme
jarres pour le broyage peuvent aussi être
utilisés comme pots de stockage.
- Toujours penser à
tamiser finement une glaçure ayant subi un
stockage prolongé, afin de pouvoir
éliminer les éventuelles
cristallisations dues aux matières
solubles.
-
- Tableau des ouvertures en
microns des tamis numérotés en Mesh US
:
-
-
N° de tamis
en US Mesh
|
Ouverture en
microns (µm)
|
Ouverture en
pouces (inches)
|
35
|
500
|
0.0197
|
40
|
420
|
0.0165
|
45
|
350
|
0.0138
|
50
|
297
|
0.0117
|
60
|
250
|
0.0098
|
70
|
210
|
0.0083
|
80
|
177
|
0.0070
|
100
|
149
|
0.0059
|
120 taille
idéale pour glaçures
fines
|
125
|
0.0049
|
140
|
105
|
0.0041
|
170
|
88
|
0.0035
|
200
|
74
|
0.0029
|
230
|
62
|
0.0024
|
270
|
53
|
0.0021
|
325
|
44
|
0.0017
|
400
|
37
|
0.0015
|
500
|
31
|
0.0012
|
-
-
-
-
-
-
- Déchets de
glaçure :
-
- Toujours veiller à
préparer des quantités justes, sans
excédant. Ce détail a de l'importance,
car les rejets de glaçures inutilisées
sont polluants et toxiques. Certains potiers
conservent leurs rejets de glaçures et en font
un mélange qu'ils utilisent pour
émailler l'intérieur des vases lorsque
ceux-ci sont à ouverture étroite. On
peut aussi les mettre dans des récipients en
biscuit et les vitrifier au four avant de les jeter en
déchets de type " gravats ". Ceci vaut pour une
activité d'amateur avec de petites
quantités de rejets.
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