- Sommaire
-
- Sur cette
page : Les oxydes métalliques et les pigments
céramiques, article technologique de
Smart2000
-
-
Les
Oxydes Métalliques et les Pigments
Céramiques
par
Smart2000
|
-
-
-
materiel
ceramique occasion, vente materiel ceramique,
atelier a vendre, four ceramique occasion,
vente tour de potier, four electrique
ceramique, four gaz ceramique, four a emaux,
crouteuse occasion
|
-
-
-
- La question "
quelle est la différence entre un oxyde
colorant et un pigment céramique ? " revient
fréquemment dans les discussions des
céramistes débutants lorsque sont
abordés les sujets de coloration des
émaux, des couleurs à peindre ou des
engobes. Dans cette difficulté de discerner ce
que sont ces composés les termes se
mélangent et se confondent souvent dans
l'expression de leur usage. On entendra parler de
d'oxyde, de colorant, de pigment, de couleur sans
vraiment savoir si le terme utilisé correspond
bien à la matière en question. Pourtant
les oxydes colorants et les pigments céramiques
sont distinctement des matériaux
différents. Certes, ils donnent des couleurs
aux céramiques mais leur action et leur nature
sont très différentes.
-
-
-
- Voici
quelques arguments qui permettront de comparer ces
produits :
-
-
- Les
oxydes colorants :
-
- Ce sont
avant tout des oxydes métalliques. Les oxydes
métalliques sont des composés d'anions
oxyde et de cations métalliques. La plupart des
métaux sont présents sous forme d'oxydes
dans la nature, c'est leur état naturel
immédiat sur terre où l'oxygène
est très présent dans l'air et dans
l'eau. Un métal pur exposé à
l'air ou à l'eau tend à se combiner avec
l'oxygène selon les conditions ambiantes
d'environnement (température, pression, pH,
etc
), l'oxyde métallique obtenu est un
résultat de corrosion. La corrosion
désignant l'altération d'un
matériau par réaction chimique avec un
oxydant.
-
- Exemple de la
formation de l'oxyde ferrique ou "rouille" à
partir de fer et d'oxygène : 4 Fe + 3 O2 =>
2 Fe2O3
-
- Les
principaux oxydes métalliques colorants
utilisés en l'état en céramique
sont les oxydes dits " primaires " formés
à partir des métaux de transition
appartenant à la 4ème période du
tableau des éléments de Mendeleïev
dont :
-
- -
Chrome
- -
Manganèse
- -
Fer
- -
Cobalt
- -
Nickel
- -
Cuivre
-
- Ces
métaux peuvent présenter une
variété d'états d'oxydations et
donner lieu à des colorations selon leurs
différents composés ioniques au sein des
matrices céramiques. Ils sont sensibles aux
réactions d'oxydoréduction et
réagissent à l'atmosphère de
cuisson et à la chimie des glaçures et
des tessons.
-
- Pendant la
cuisson, les oxydes métalliques sont dissouts
par la glaçure en fusion ou par les flux
fondants des couleurs et forment alors des
composés ioniques en équilibre avec cet
environnement (y compris l'atmosphère qui
influence le niveau d'oxydation des composés).
La régularité de ce type de processus
peut varier assez facilement d'une cuisson à
une autre en fonction des paramètres les plus
instables tels que épaisseur de
glaçure/couleur, vitesse de chauffe en fonction
de la charge du four, atmosphère, mode
d'émaillage
(trempé/pulvérisé), palier
réel, vitesse de refroidissement et
aération du four
-
- La mise au
point de teintes précises par mélanges
d'oxydes est assez hasardeuse et non
prédictible dans beaucoup de cas. Leur emploi
pur sans mélange est restrictif mais il a
été par le passé l'origine de
bien des traditions dans le monde notamment concernant
l'oxyde de cobalt que l'on retrouve dans bon nombre de
céramiques traditionnelles telles que les
azulejos portugais ou les porcelaines chinoises de la
dynastie Yuan.
-
- Certains
oxydes tels que l'oxyde de cuivre ou le dioxyde de
manganèse facilitent la lixiviation* des
glaçures et les rendent impropres à
l'usage alimentaire pour lequel la cession des
métaux par contact avec les aliments doit
répondre à des seuils extrêmement
bas. Des législations très
sévères sont actuellement en cours
d'élaboration dans l'U.E. pour mieux encadrer
les risques toxiques des céramiques
alimentaires. Une réglementation concernant le
cobalt est déjà en vigueur en France
elle fixe un seuil limite de dégagement
préconisé par la DGCCRF à
0.02mg/kg de simulant de denrée alimentaire
selon un protocole d'essai comprenant 3 mises en
contact successives.
-
- *
lixiviation : pour les produits destinés au
contact alimentaire il s'agit du largage
d'éléments par solubilisation en contact
avec un solvant, notamment un acide alimentaire tel
que contenu dans le thé (acide tannique), le
lait (acide lactique), le vinaigre (acide
acétique), les jus de fruits (ex : acide
citrique) ou de légumes acides (ex : acide
oxalique), etc
-
- Les oxydes de
métaux bruts sont majoritairement
utilisés par des artisanats décoratifs
ou fonctionnels de petite envergure. Les industriels
des arts de la table et de l'ornementation n'utilisent
pas ou très peu d'oxydes de métaux bruts
dans leurs décorations, ils privilégient
les pigments céramiques qui sont plus surs,
plus stables et peu toxiques.
-
-
- Toxicité
des oxydes bruts :
-
- Ces oxydes
sous forme de poudres très fines sont des
dangers pour les utilisateurs non avertis. Leurs
manipulations et leurs modes d'applications peuvent
être la source de graves conséquences, de
même que l'élimination de leurs
déchets dans l'environnement.
-
- Voici pour
quelques oxydes les étiquetages
réglementaires en vigueur :
-
- -----
-
-
-
-
-
- Les
pigments céramiques
:
-
- Ce sont
des structures solides inorganiques cristallines ou
semi-cristallines obtenues par l'assemblage d'oxydes
métalliques et de composés
minéraux en poudre sous l'effet d'un traitement
thermique. En finale et pour faire simple, ce sont
majoritairement des structures céramiques
colorées obtenues par frittage à haute
température (entre 900 et 1400°C).
-
- Certaines de
ces structures sont des copies de ce que produit la
nature, comme certaines pierres précieuses.
C'est le cas des pigments des la famille des spinelles
qui sont des composés minéraux de type
RO/R2O3 où l'oxyde trivalent R2O3 est le plus
souvent Al2O3 (l'alumine ou corindon) ou Cr2O3
(trioxyde de chrome) ou Fe2O3 (Hématite)
L'oxyde bivalent RO peut être un oxyde de
cobalt, de nickel, de fer, de zinc, de
manganèse, de cuivre, de strontium, de
magnésium
- Les pigments
de type spinelle sont connus pour leur bonne
stabilité.
- Ex :
l'alumine et l'oxyde de cobalt frittés dans les
bonnes proportions donnent un aluminate de cobalt
CoAl2O4 qui colore en bleu par l'ion
cobalt.
-
- Dans cette
même démarche de copie des types
minéraux naturels on peut aussi citer le
grenat, l'olivine, le zircon, la sphène, le
péridot
-
- Après
frittage, les blocs cristallins ou semi-cristallins
solidifiés de ces composés
colorés sont concassés et traités
(lavages pour éliminer les résidus
solubles), puis broyés de façon
contrôlée afin de parvenir aux finesses
requises pour leurs utilisations.
-
- Ce
procédé donne aux pigments ainsi obtenus
une forme cohérente et stable leur permettant
d'être beaucoup plus résistants que les
oxydes métalliques bruts face aux flux
corrosifs des glaçures. Par là
même, cela permettra une meilleure maitrise de
la reproductibilité des teintes des produits
fabriqués.
- Les
résultats de coloration seront
prédictibles soit purs ou en mélange en
tenant compte de la composition optimale requise pour
les glaçures établie par les fabricants
afin qu'elles n'altèrent pas ou peu les
pigments. Les pigments ajoutés aux
glaçures ou mêlés à des
flux dans des couleurs à peindre doivent rester
intègres pour une coloration optimale. Ils
doivent le plus possible être
réfractaires au contact du verre en fusion
contrairement à la majorité des oxydes
colorants qui s'y dissolvent.
- Cette
propriété de
réfractérité fait que les
glaçures transparentes fortement
chargées de pigments seront opacifiées
par les particules en suspension dans leur
couche.
-
- Ex : un
mélange 50/50 de jaune citron de
zirconium-silicium-praséodyme et de bleu
turquoise de zirconium-silicium-vanadium donnera une
teinte verte dans une glaçure transparente. Et
en y regardant de près au microscope il sera
possible de constater que la teinte verte obtenue est
constituée de petits grains turquoise et de
petits grains jaune citron éparpillés
dans le verre transparent de la glaçure. Le
résultat optique de cette coloration est
comparable à celui d'une impression
numérique où des points d'encre cyan et
jaune imprimés côte à côte
donnent visuellement du vert.
-
- La
cinétique de cuisson et la composition de la
glaçure jouent un rôle important dans la
stabilité des pigments et leur coloration
optimale. Il convient toujours de rechercher à
limiter les actions favorisant l'attaque des pigments
par dissolution.
- Exemple :
pour une glaçure de haute température le
temps de cuisson sera réduit au maximum dans ce
domaine afin de limiter l'action dissolvante de la
glaçure qui s'accroit lorsque sa
viscosité diminue.
- Autre exemple
: Une glaçure tend à atténuer la
teinte réalisée à base d'un
pigment au silicate de zirconium, ce qui signifie
qu'il y a une dissolution d'une partie de ce pigment.
L'ajout de silicate de zirconium pur (1 à 2%)
à la glaçure permettra de saturer
partiellement celle-ci et de diminuera son action
dissolvante sur le pigment coloré. La
coloration sera ainsi renforcée. Cela peut
aussi constituer une précaution pour
réduire le coût d'une coloration avec ce
type de pigment dont le prix reste assez
élevé (au moins 10 à 15 fois plus
que celui du silicate de zirconium).
-
- Les
fabricants de pigments donnent
généralement pour chaque type de pigment
les éléments indésirables et
recommandés dans les glaçures de
destination. Ils fournissent aussi une palette papier
des effets colorants attendus selon le %
utilisé dans une glaçure transparente et
dans une glaçure blanche opacifiée au
zircon. Certains d'entre eux fournissent aussi
quelques fois des visuels de pigments en
mélange pour permettre de mieux cibler la
recherche d'une teinte " sur mesures ". Ces documents
sont la plupart du temps téléchargeables
sur les sites web des grands fabricants (Rarement sur
ceux des revendeurs !!).
-
-
- Pigments
céramiques sans plomb et pigments d'inclusion
:
-
- La
majorité des pigments commercialisés de
nos jours répondent à de nouvelles
normes, notamment en ce qui concerne le plomb qui a
été exclu des composants de base des
pigments destinés aux décors et aux
glaçures colorées des articles
céramiques en contact avec les aliments. Les
palettes de pigments céramiques " sans plomb "
sont maintenant incontournables chez tous les
fournisseurs, ce qui ne satisfait pas toujours les
décorateurs et fabricants d'objets d'art qui
n'y trouvent plus toutes les richesses de coloris et
d'effets des produits plombeux parmi lesquels on peut
citer en exemple le pigment " Jaune de Naples "
formé par calcination à partir de
l'oxyde de plomb et du trioxyde d'antimoine
Ces
nouveau pigments sans plomb ont aussi des
propriétés d'emploi différentes
de celles des produits plombeux, ils sont moins gras,
moins lourds, etc
-
- Un autre
élément de pigment qui a
été banni sous sa forme composée
et antérieure à ces normes est le
Cadmium. Ce métal lourd était
employé sous forme de
sulfoséléniure et formait des
composés facilement solubles dans les
glaçures et les couleurs. Celles-ci devaient
également être plombeuses pour assurer un
bon développement de la teinte rouge
caractéristique du Cadmium
- Cet
élément est maintenant toujours
présent dans les palettes sans plomb modernes
grâce à un tour de passe-passe
physico-chimique qui permet de l'enfermer (on dit
encapsuler
) à l'intérieur d'un
cristal de silicate de zirconium. Cet état de
pigment d'inclusion protégé par une
structure cristalline transparente et très
résistante chimiquement aux attaques des
glaçures en fusion (excepté pour les
glaçures très riches en alcalins qui
réduisent la coloration) permet de cuire
jusqu'à des températures atteignant
1300-1350°C sans risque de dégagement
(1350°c par exemple avec des pigments d'inclusion
Ferro en cuisson rapide au sein d'une glaçure
adéquate à base de zinc). Ils
résistent également aux
atmosphères réductrices. Ces pigments
d'inclusion au zirconium ont permis d'apporter les
couleurs les plus vives aux nouvelles palettes sans
plomb (rouge vif, orange vif, jaune vif) en
éliminant en quasi-totalité leur
dissolution dans les glaçures fondues, ce qui
par ce fait permet de colorer plus intensivement avec
beaucoup moins de cadmium qu'avec les pigments aux
sulfoséléniures qui eux étaient
solubles en partie. Précaution à prendre
s'ils doivent être mélangés
à la glaçure dans un broyeur (broyeur
alsing à boulets), il faut les introduire dans
le broyeur en fin de broyage de la glaçure pour
éviter de " casser " les cristaux
protecteurs.
-
-
-
-
cuisson
céramique, monoxyde de carbone,
carbone, matière organique,
réduction atmosphère, mesure
atmosphère, température, raku,
oxydes métalliques, porcelaine
|
-
-
-
-
- Smart2000.fr
©
Septembre 2020
-
FRANCE
- Article
écrit et documenté par le
propriétaire du site // Contact :
Smart2000@wanadoo.fr
- Document
pour CONSULTATION PRIVÉE uniquement
- Toute
reproduction totale ou partielle est interdite
-
-
-
-
-
- Smart2000.fr
le site
dédié aux passionnés de
céramique
-
- Smart2000
- FRANCE sur https://smart2000.fr/
-
- This
entire page Copyright © SEPT 2020, All Rights
Reserved.
- Les
textes et les photos restent la
propriété de leur auteurs, ils ne
peuvent être réutilisés sans un
accord préalable. Nous
consulter.
|